Les combats de carnaval et Réformation. De l'instrumentalisation à l'interdiction du carnaval dans les Eglises luthériennes du Saint-Empire au XVIe siècle

Par : Tiphaine Guillabert-Madinier
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  • Nombre de pages418
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.63 kg
  • Dimensions15,8 cm × 22,6 cm × 2,6 cm
  • ISBN978-2-88930-361-8
  • EAN9782889303618
  • Date de parution31/05/2021
  • CollectionHistoire
  • ÉditeurAlphil éditions

Résumé

Le carnaval, symbole de la culture festive de l'Europe du Moyen Age, a aujourd'hui largement disparu. L'impact de la Réformation a souvent été questionné, sans être étudié : quel rôle Luther et les siens ont-ils joué dans cette évolution ? Dans l'Empire, le carnaval est d'abord utilisé comme un instrument au service de l'entreprise de déstabilisation et de désacralisation de l'Eglise romaine. Dès 1520, Luther lui emprunte un langage bas, propice à la satire et cohérent avec le principe du sacerdoce universel.
Les carnavals moquent l'Eglise comme un élément malsain de la société, et favorisent la révolution religieuse en présentant le retour à l'ordre comme celui de la réforme de l'Eglise folle. Pourtant, à mesure que la puissance de destitution du carnaval se révèle et que les clercs protestants se mettent à le définir comme la fête de la fausse Eglise, les Eglises luthériennes basculent contre le carnaval.
Dès lors, prédicateurs et réformateurs cherchent des solutions pastorales et liturgiques pour le supplanter. Théoriquement, ces efforts sont épaulés par l'action des autorités temporelles. Mais il faut du temps pour que celles-ci s'approprient leur charge, et surtout pour qu'elles considèrent le carnaval comme un élément nuisible à la société, à rebours des traditions de diplomatie et de cohésion civique qu'il assumait jusqu'alors.
Ce combat contre carnaval, qui mène peu à peu à son interdiction par les Eglises luthériennes, exprime le refus d'une culture profane préexistant à la Réformation. La lenteur et la difficulté à éradiquer le carnaval s'expliquent à la fois par son ancrage coutumier et son aspect protéiforme.
Le carnaval, symbole de la culture festive de l'Europe du Moyen Age, a aujourd'hui largement disparu. L'impact de la Réformation a souvent été questionné, sans être étudié : quel rôle Luther et les siens ont-ils joué dans cette évolution ? Dans l'Empire, le carnaval est d'abord utilisé comme un instrument au service de l'entreprise de déstabilisation et de désacralisation de l'Eglise romaine. Dès 1520, Luther lui emprunte un langage bas, propice à la satire et cohérent avec le principe du sacerdoce universel.
Les carnavals moquent l'Eglise comme un élément malsain de la société, et favorisent la révolution religieuse en présentant le retour à l'ordre comme celui de la réforme de l'Eglise folle. Pourtant, à mesure que la puissance de destitution du carnaval se révèle et que les clercs protestants se mettent à le définir comme la fête de la fausse Eglise, les Eglises luthériennes basculent contre le carnaval.
Dès lors, prédicateurs et réformateurs cherchent des solutions pastorales et liturgiques pour le supplanter. Théoriquement, ces efforts sont épaulés par l'action des autorités temporelles. Mais il faut du temps pour que celles-ci s'approprient leur charge, et surtout pour qu'elles considèrent le carnaval comme un élément nuisible à la société, à rebours des traditions de diplomatie et de cohésion civique qu'il assumait jusqu'alors.
Ce combat contre carnaval, qui mène peu à peu à son interdiction par les Eglises luthériennes, exprime le refus d'une culture profane préexistant à la Réformation. La lenteur et la difficulté à éradiquer le carnaval s'expliquent à la fois par son ancrage coutumier et son aspect protéiforme.