Les exemples d'adaptation graphique de Lovecraft ne manquent pas, puisqu'en une poignée d'années, nous aurons eu une adaptation en manga avec les Chefs D'œuvres de Lovecraft, dessinés de la main experte de Gou Tanabe, ainsi qu'une version grand format plus moderne avec François Baranger.
Vous l'aurez compris, l'univers développé par le Maître de Providence est une source intarissable d'adaptation diverses et variées, donnant toujours du grain à moudre à de nouveaux artistes émergents. Derrière les horreurs cosmiques, il y a le plaisir de l'exercice stylistique, et l'envie d'expérimenter.
Mais s'il y a bien un nouvel artiste à suivre de près, dont les adaptations graphiques revêtent ici un intérêt différent d'un Tanabe ou d'un Breccia, c'est bel et bien Armel Gaulme et ses Carnets de Lovecraft réalisés au fusain. Ici, le travail d'adaptation est presque anthropologique en prenant la forme de carnets de bord s'insérant à merveille dans le procédé narratif des écrits de Lovecraft. Il délaisse ainsi les illustrations de créatures au profit d'éléments trop souvent annexés dans les récits lovecraftiens : l'environnement, l'architecture... Bref, le canevas où s'y déposent toutes les horreurs sortis de l'esprit d'un seul homme.
Après avoir adapté les nouvelles Dagon, La Cité sans Nom, Les Rats dans les Murs et Le Molosse, le voilà qui rempile avec Le Festival, parue en 1925 !
Cette nouvelle offre une plongée dans la ville lugubre et boueuse de Kingsport, connue pour ses cavernes stygiennes aux relents de moisissures et de miasmes. Au cœur de ces ténèbres fangesques, un jeune homme y pénètre sur invitation de sa famille, et se retrouve acteur d'une procession étrange à travers la ville. Une procession païenne plus vieille que l'histoire de l'humanité, et dont les tenants et aboutissants échappent à toute logique de compréhension humaine.
Treize ans avant d'écrire le Cauchemar d'Innsmouth, Lovecraft dévoile pour la première fois une ville par laquelle aucune rail de tramway ne passe, et dont on préfère ne jamais pénétrer les carrefours et chemins sinueux. Il en profite aussi pour nous dévoiler son célèbre livre maudit par lequel tout le savoir corrompu de l'humanité passe, le Necronomicon.
Nouvelle charnière dans l'édifice Lovecraftien, l'illustrateur Armel Gaulme rend honneur à cette histoire ainsi qu'à la prose de Lovecraft, et exploite à merveille le côté "carnet de voyage" de ses illustrations. Loin de déposer un amoncellement de dessins sans grande logique, Gaulme travaille son atmosphère et confère à cette procession macabre une aura mystérieuse et tribale comme je l'avais imaginé.
Les exemples d'adaptation graphique de Lovecraft ne manquent pas, puisqu'en une poignée d'années, nous aurons eu une adaptation en manga avec les Chefs D'œuvres de Lovecraft, dessinés de la main experte de Gou Tanabe, ainsi qu'une version grand format plus moderne avec François Baranger.
Vous l'aurez compris, l'univers développé par le Maître de Providence est une source intarissable d'adaptation diverses et variées, donnant toujours du grain à moudre à de nouveaux artistes émergents. Derrière les horreurs cosmiques, il y a le plaisir de l'exercice stylistique, et l'envie d'expérimenter.
Mais s'il y a bien un nouvel artiste à suivre de près, dont les adaptations graphiques revêtent ici un intérêt différent d'un Tanabe ou d'un Breccia, c'est bel et bien Armel Gaulme et ses Carnets de Lovecraft réalisés au fusain. Ici, le travail d'adaptation est presque anthropologique en prenant la forme de carnets de bord s'insérant à merveille dans le procédé narratif des écrits de Lovecraft. Il délaisse ainsi les illustrations de créatures au profit d'éléments trop souvent annexés dans les récits lovecraftiens : l'environnement, l'architecture... Bref, le canevas où s'y déposent toutes les horreurs sortis de l'esprit d'un seul homme.
Après avoir adapté les nouvelles Dagon, La Cité sans Nom, Les Rats dans les Murs et Le Molosse, le voilà qui rempile avec Le Festival, parue en 1925 !
Cette nouvelle offre une plongée dans la ville lugubre et boueuse de Kingsport, connue pour ses cavernes stygiennes aux relents de moisissures et de miasmes. Au cœur de ces ténèbres fangesques, un jeune homme y pénètre sur invitation de sa famille, et se retrouve acteur d'une procession étrange à travers la ville. Une procession païenne plus vieille que l'histoire de l'humanité, et dont les tenants et aboutissants échappent à toute logique de compréhension humaine.
Treize ans avant d'écrire le Cauchemar d'Innsmouth, Lovecraft dévoile pour la première fois une ville par laquelle aucune rail de tramway ne passe, et dont on préfère ne jamais pénétrer les carrefours et chemins sinueux. Il en profite aussi pour nous dévoiler son célèbre livre maudit par lequel tout le savoir corrompu de l'humanité passe, le Necronomicon.
Nouvelle charnière dans l'édifice Lovecraftien, l'illustrateur Armel Gaulme rend honneur à cette histoire ainsi qu'à la prose de Lovecraft, et exploite à merveille le côté "carnet de voyage" de ses illustrations. Loin de déposer un amoncellement de dessins sans grande logique, Gaulme travaille son atmosphère et confère à cette procession macabre une aura mystérieuse et tribale comme je l'avais imaginé.