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Autriche;Vienne
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Surprenant
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Max Reinhardt
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Max Liebermann
Les pièges du crépuscule constitue le quatrième épisode des Carnets de Max Liebermann, mais ne pas avoir lu les épisodes précédents n’a pas dérangé ma compréhension du roman.
C’est un roman policier original du fait que l’enquêteur n’est autre qu’un jeune psychiatre disciple d’un certain docteur Freud. Ancré dans une période historique très précise, Les pièges du crépuscule nous mène dans la Vienne du début du siècle, ville fascinante s’il en est, qui est ici entourée d’une atmosphère qui fait froid dans le dos. Ce n’est pas la Vienne de l’âge d’or
d’avant l’Anschluss mais une ville asile des Juifs victimes des pogroms en Russie et où l’antisémitisme va croissant.
C’est dans ce contexte des plus troublés que le policier Max Reinhardt doit enquêter sur le meurtre d’un prêtre antisémite, dont la tête a été arrachée grâce à une force presque surhumaine. Presque ou complètement, si l’on en croit certaines rumeurs qui circulent. Des forces ésotériques seraient à l’œuvre dans la ville, un monstre ancien aurait été réveillé pour venger les Juifs souffrants d’injustices et de discriminations organisées par la mairie de la ville. Cette idée de retourner dans les légendes fondatrices du judaïsme m’a beaucoup plu et intéressée.
D’autant plus qu’on pense comme le docteur Liebermann, c’est-à-dire qu’on croit tout d’abord en la modernité et la rationalité scientifique. Cependant petit à petit le doute s’installe en lui et en nous, on en viendrait à craindre la créature d’argile incontrôlable qu’est le Golem. Le métier du personnage permet d’envisager l’enquête différemment, on s’intéresse à l’influence du subconscient et de l’inconscient dans les actes humains, dont les actes de barbarie. Mais ce sont principalement les théories freudiennes que développe l’auteur, lui-même psychologue, et qui pour moi n’ont pas de valeur scientifique.
Ce livre m’a certes plue, mais il ne m’a pas totalement « piégée » dans son crépuscule. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, l’intrigue mettant du temps à s’installer entièrement, parasitée par des passages qui nous semblent secondaires et nous embrouillent avec les noms de nouveaux personnages (sachant que les noms autrichiens ne sont pas mémorisables très facilement !).
En bon point on peut relever les éléments de « couleur locale » que l’auteur s’est appliqué à glisser dans son roman. J’ai notamment salivé en lisant les descriptions des spécialités autrichiennes, entre les feuilletés et les beignets, hm… J’ai aussi apprécié le fait que Frank Tallis ait fait de ses personnages des mélomanes accomplis, ce qui leur apporte une touche d’humanité supplémentaire.
L’enquête des deux amis est rondement menée, mais elle se conclut de manière un peu trop prévisible et on reste un peu sur sa faim, désirant presque que le fin mot de l’histoire revienne à une explication fantastique et non rationnelle.
Je peux donc dire pour conclure que Les pièges du crépuscule m’ont un peu déçue, il me semble que la trame du récit aurait pu être mieux exploitée. Néanmoins je ne m’interdis pas de jeter un coup d’œil aux autres Carnets de Max Liebermann dans l’avenir, car cette atmosphère viennoise demeure fascinante.
La psychiatrie au service de la loi
Les pièges du crépuscule constitue le quatrième épisode des Carnets de Max Liebermann, mais ne pas avoir lu les épisodes précédents n’a pas dérangé ma compréhension du roman.
C’est un roman policier original du fait que l’enquêteur n’est autre qu’un jeune psychiatre disciple d’un certain docteur Freud. Ancré dans une période historique très précise, Les pièges du crépuscule nous mène dans la Vienne du début du siècle, ville fascinante s’il en est, qui est ici entourée d’une atmosphère qui fait froid dans le dos. Ce n’est pas la Vienne de l’âge d’or d’avant l’Anschluss mais une ville asile des Juifs victimes des pogroms en Russie et où l’antisémitisme va croissant.
C’est dans ce contexte des plus troublés que le policier Max Reinhardt doit enquêter sur le meurtre d’un prêtre antisémite, dont la tête a été arrachée grâce à une force presque surhumaine. Presque ou complètement, si l’on en croit certaines rumeurs qui circulent. Des forces ésotériques seraient à l’œuvre dans la ville, un monstre ancien aurait été réveillé pour venger les Juifs souffrants d’injustices et de discriminations organisées par la mairie de la ville. Cette idée de retourner dans les légendes fondatrices du judaïsme m’a beaucoup plu et intéressée.
D’autant plus qu’on pense comme le docteur Liebermann, c’est-à-dire qu’on croit tout d’abord en la modernité et la rationalité scientifique. Cependant petit à petit le doute s’installe en lui et en nous, on en viendrait à craindre la créature d’argile incontrôlable qu’est le Golem. Le métier du personnage permet d’envisager l’enquête différemment, on s’intéresse à l’influence du subconscient et de l’inconscient dans les actes humains, dont les actes de barbarie. Mais ce sont principalement les théories freudiennes que développe l’auteur, lui-même psychologue, et qui pour moi n’ont pas de valeur scientifique.
Ce livre m’a certes plue, mais il ne m’a pas totalement « piégée » dans son crépuscule. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, l’intrigue mettant du temps à s’installer entièrement, parasitée par des passages qui nous semblent secondaires et nous embrouillent avec les noms de nouveaux personnages (sachant que les noms autrichiens ne sont pas mémorisables très facilement !).
En bon point on peut relever les éléments de « couleur locale » que l’auteur s’est appliqué à glisser dans son roman. J’ai notamment salivé en lisant les descriptions des spécialités autrichiennes, entre les feuilletés et les beignets, hm… J’ai aussi apprécié le fait que Frank Tallis ait fait de ses personnages des mélomanes accomplis, ce qui leur apporte une touche d’humanité supplémentaire.
L’enquête des deux amis est rondement menée, mais elle se conclut de manière un peu trop prévisible et on reste un peu sur sa faim, désirant presque que le fin mot de l’histoire revienne à une explication fantastique et non rationnelle.
Je peux donc dire pour conclure que Les pièges du crépuscule m’ont un peu déçue, il me semble que la trame du récit aurait pu être mieux exploitée. Néanmoins je ne m’interdis pas de jeter un coup d’œil aux autres Carnets de Max Liebermann dans l’avenir, car cette atmosphère viennoise demeure fascinante.