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Félix Braud (1876-1951), né et demeurant à Cholet, est un employé de banque déjà plusieurs fois promu lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Alors âgé de 38 ans, marié et père de deux enfants, il est mobilisé en tant que sergent vaguemestre au 72e régiment d'infanterie territoriale (R.I.T.). Après avoir assuré la défense du camp retranché de Paris jusqu'à début décembre 1914, lui et son régiment découvrent la guerre de tranchées dans l'Oise à Thiescourt et Elincourt-Sainte-Marguerite.
Les notes prises par Félix Braud deviennent alors quasi quotidiennes. Au bout d'un an dans le nord-est de l'Oise, Braud et son unité partent dans le secteur de Verdun (mars et avril 1916, vers le Bois Bourrus), puis se trouvent dans le Soissonnais (Ambleny et Fontenoy de mai à début décembre 1916), de nouveau dans le nord-est de l'Oise au cours de l'hiver 1916-1917, dans la région de Saint-Quentin (avril à juin 1917) et dans les Flandres à partir de juillet 1917.
En distribuant quotidiennement le courrier à ses camarades, Félix Brand circule sans cesse avec sa bicyclette entre le front et l'immédiat arrière front, ce qui lui permet, contrairement à la plupart des autres fantassins, d'élargir son horizon, en ayant notamment des contacts très fréquents avec des civils. Dans ses onze carnets, il décrit ses tournées et les lieux parcourus, évoque ses camarades et les habitants des lieux où il cantonne, rapporte les faits saillants, fait part de ses états d'âme ou encore s'interroge à plusieurs reprises sur le sens de sa guerre.
