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Un paysage vit d'une infinité de gestes de mesure : une vaste dissémination qui se joue à des échelles multiples. Frayage de voies, échange d'indices, écoute mutuelle ; circulations, assemblages, constructions... De la mobilité des éléments aux conduites animales, de la plasticité des végétaux aux opérations techniques, les processus vivants composent des milieux instables, vulnérables. Leur surexploitation a désormais franchi un seuil critique.
Attentifs aux limites et à la partialité des perspectives humaines, les savoirs de l'écologie et le projet de paysage peuvent cependant orienter la pensée et l'action. Dans ce numéro, l'observation patiente des formes vivantes et la découverte de leurs rythmes suscitent des réponses imaginatives, tandis que le dessin des paysagistes se nourrit de démarches expérimentales. L'étude écologique des développements spontanés offre ainsi des prises concrètes au pouvoir d'agir et à la créativité, à différents horizons de temps.
