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Au soir de sa vie, Ginny conte les terribles événements qui se sont produits avant la guerre civile dans une ferme isolée du Kentucky. A peine sortie de l'adolescence, elle est mariée à Linus Lancaster, individu plus enclin à la bienveillance vis-à-vis de ses porcs qu'envers ses esclaves exploités à merci. Lorsque Linus commence à abuser sexuellement de Cleome et Zinnia, les deux domestiques qui, à peine plus âgées que Ginny, forment sa seule compagnie, l'épouse délaissée, rongée par la jalousie, entreprend de rivaliser avec sa sinistre moitié en matière d'atrocités.
Jusqu'à cette aube glaciale où la violence que Ginny a exercée sur les deux jeunes femmes va se retourner contre elle... Dans ce roman d'une intensité rare, narré à plusieurs voix, Laird Hunt convoque sur un mode hallucinatoire l'une des périodes les plus sombres de l'histoire des Etats-Unis et explore de manière implacable le caractère inéluctablement réversible de la violence.
Quelle écriture !
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Laird Hunt, ses métaphores, sa façon de personnifier les sentiments ou la passé. Elle est puissante, prend aux tripes alors même que Laird Hunt évite tous pathos.
Ce rire dansait si fort sur la table que je craignais que les tasse ne tombent et ne se brisent.
J'ai adoré la scène dans laquelle Joseph veut rendre son prénom. J'ai fini la lecture de ce roman avec des mystères non élucidés. Qui sont les personnages de la première scène, qu'est caché dans le cadre de la photo (p. 166)? C'est peut-être ce qui m'a bloquée et a fait que je ne peux pas aller jusqu'au coup de coeur. Néanmoins je ne peux que recommander ce grand roman qui étrangement m'a fait penser à Toni Morrison dans l'écriture alors que l'auteur est un homme blanc. C'est un roman âpre, dont les différentes voix forment un équilibre et un pont qui mène de la vengeance au désir de réconciliation. J'ai vraiment hâte de relire cet auteur qui visiblement écrit à chaque fois des romans très différents