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Bernard Madoff, Jérôme Kerviel, Kweku Adoboli, ces trois noms sont associés à des fraudes financières de grande ampleur. Ces « affaires », jugées et très médiatisées, ne sont que la face visible d'un système qui encourage plus ou moins ouvertement des cadres de la banque à jouer avec les règles et à les transgresser. Relativement peu évoquée en France et en Europe, cette criminalité en col blanc a pourtant joué un rôle prépondérant dans l'avènement de plusieurs crises financières, qu'il s'agisse de la crise des Savings and Loans dans les années 1980 ou de celle, plus récente, des subprimes, avec les conséquences catastrophiques que l'on sait sur toutes les économies du globe.
Inventeur du concept de « fraude patronale », William K. Black s'associe à Aurore Lalucq pour décrire les mécanismes de mise en place de la fraude, qui vont de la vente de produits frauduleux aux incitations perverses qui permettent aux courtiers d'améliorer leurs rémunérations. Enseigner ces mécanismes, donner aux régulateurs les moyens de faire leur travail, mettre en place des systèmes de lutte contre les conflits d'intérêts, protéger les lanceurs d'alerte sont autant de lignes directrices des réformes à envisager afin d'assainir la situation et de prévenir le développement de la fraude, et donc l'éclatement de nouvelles crises financières.