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Au XIXè siècle, l'apostolat est l'affaire des seuls prêtres. Plus un prêtre travaille, plus il en faut d'autres. Quand, en 1841, le Père Laval arrive à l'île Maurice, 70 000 Noirs viennent d'être libérés de l'esclavage. Trois sur quatre sont baptisés mais, "délaissés comme des bêtes de somme" , leur ignorance religieuse est totale. Seul prêtre chargé de cette masse d'anciens esclaves, Laval consacre d'abord tout son temps à instruire et à former un petit nombre d'adultes.
Il fait confiance à ses premiers convertis et il les croit capables, non seulement de connaître et d'aimer Dieu, mais aussi de le faire connaître et aimer par leurs frères. Il se choisit parmi eux des auxiliaires avec lesquels il partage tout ce qu'il peut partager de son ministère. Des femmes instruisent les malades et les préparent aux sacrements. Dans la ville de Port-Louis puis dans les campagnes, des hommes et des femmes, catéchistes bénévoles, rassemblent, instruisent et font prier des petites communautés qui se construisent des chapelles dont certaines, plusieurs fois agrandies, deviennent de grandes églises.
En quelques années, malgré une extrême pénurie de missionnaires, les affranchis forment une chrétienté fervente dont l'exemple est loin d'être étranger au retour de leurs anciens maîtres à la pratique religieuse.