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Boudé par la critique de l'époque et d'aujourd'hui, Les Amours de Zémédare et Carina du comte de Traversay offre un important contre-discours à la vision de la communauté créole représentée par Bernardin de Saint-Pierre, dans Paul et Virginie. En 1806, Traversay propose le premier roman sentimental sur le patriotisme en Martinique au XIXe siècle, dans une histoire d'amour aux connotations politiques où le mariage symbolise la cohésion de la nation.
L'hyménée de l'impératrice créole Joséphine, emblème de l'alliance scellée entre les Antilles et la France, alimente cette imagerie nationaliste. Quant à la juxtaposition des démêlés d'un triangle amoureux avec des essais sociologiques, politiques ou religieux, elle brosse le portrait méconnu de la Martinique entre les années 1740 et 1770. Toutefois, les tumultes politiques provoqués par la Révolution française hantent ce tableau idéalisé.
Le lecteur trouvera en annexe d'autres textes de Traversay qui confirment ce point.