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La répétition pour moi est le temps de l'esquisse, du brouillon, de ce qui advient. La répétition, c'est le temps de la forme, et de la forme menacée, parce que l'art du théâtre c'est fondamentalement l'art du refaire. Le refaire, voilà la grande question du théâtre. Et dans le refaire, il y a le fixé, le permanent, d'une reproduction à l'identique de ce qui a été fait la veille, et dans le refaire il y a aussi l'aléatoire, la disponibilité à ce qui arrive là, singulièrement, ici et maintenant, ce soir-là, dans ce lieu-là.
Et cette espèce d'équilibre extrêmement fragile entre le fixe et l'aléatoire de la représentation, c'est en même temps la grandeur du théâtre.