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Avec Le Testament de Narcisse, Hubert Haddad donne son cinquième recueil - après crdnes et jardins (Dumerchez, 1995) et Les Larmes d'Héraclite (Encrage, 1996) - où se poursuit une interrogation métaphysique qui projette la poésie en avant des pensées doses de la technique, comme un beau risque ouvrant à d'immatérielles utopies. Toute chose reflète le temps humain et signe à chaque instant une fin pareille à la mémoire.
Narcisse ne contemple que sa mort dans le fleuve bientôt arrêté sur l'image absente des jours. Et s'il doit léguer quelque chose de son apparence, c'est bien la disparition qui le constitue dans ses reflets mêmes. Car tout homme est Narcisse dans la séparation étrange des symboles qui crée l'identité, ce rêve des miroirs où vont se noyer incessamment nos doubles mythiques.