Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Oncle Seong-ki, faites quelque chose, je vous en prie, pour que nous puissions de nouveau nous battre. Recommençons comme avant... Vous n'avez qu'à...
Lire la suite
" Oncle Seong-ki, faites quelque chose, je vous en prie, pour que nous puissions de nouveau nous battre. Recommençons comme avant... Vous n'avez qu'à aller parler au président Rhee. Nos poings sont encore solides. Keol brandit le poing et l'abattit violemment sur la table. La serveuse fronça les sourcils, mais l'oncle Seong-ki demeura aussi impassible qu'un bouddha de pierre. " Chaque récit de Seonu Hwi (1922-1986) arrache à la sécheresse de l'Histoire des figures qui prennent corps et chair, se dressant un instant pour opposer leur voix ordinaire aux drames qui vont les broyer, eux, leur pays, et
leurs espoirs. Occupation japonaise, guerre de libération, guerre civile, guerre froide, dictature, Seonu Hwi, comme officier, directeur de journal ou enseignant, a été partie prenante de toutes ces périodes tragiques, qu'il définit comme des " situations " où l'individu se retrouve face à un destin absurde, contraint, qu'il le veuille ou non, à faire des choix et à en assumer les conséquences. La quête de l'absolu aboutit à d'inoubliables scènes : une maison reconstruite cinquante ans plus tard à l'identique de l'autre côté de la frontière, un poète qui feint le mutisme et perd la voix, la mise aux
enchères de la Corée par parcelles...