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Le colloque dédié au "temps de la femme" qui s'est tenu à l'Institut catholique de Toulouse en juin 2018 a attiré nombre de participants et suscité un certain enthousiasme. Peut-être s'agissait-il du koiros, du moment opportun, pour manifester, par les temps qui courent et semblent fuir si vite que nous n'arrivons plus à suive, un autre temps. Mais de quoi parlons-nous au juste ? Que peut la femme face à un chronos qui la dépasse et qu'elle ne maîtrise aucunement ? De qui parlons-nous au juste ? D'une idée ? D'une "essence immuable" ? D'une femme idéale "modèle déposé et imposé" ? Les hommes et femmes intervenus dans ce colloque ont essayé, ensemble et autant que faire se peut à travers des disciplines variées et complémentaires, de rejoindre les femmes telles qu'elles sont, loin des stéréotypes, dans l'unicité de leur être personnel, dans la diversité de leurs aspirations, dans leurs forces et leurs faiblesses, dans le rapport particulier qu'elles semblent entretenir avec le temps.
Il est alors apparu que, souvent, leur être tout entier exprime, corps et âme, une profonde et virile résistance à la frénésie contemporaine d'une marche folle vers une performance refermée sur elle-même et qui ne mène nulle part. Probablement sommes-nous là face à ce qui nous échappe en grande partie : le mystère de l'incarnation au féminin. Au fil des contributions de ce recueil, la propension particulière que les femmes semblent manifester - de manière non exclusive - à l'accueil du don d'un autre et à l'alliance avec ce qui les dépasse, paraît jaillir comme une source de joie et d'espérance pour le monde de ce temps.
