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Pourquoi est-il devenu si difficile de consoler ? Longtemps considérée comme une prérogative de la philosophie, la consolation semble désormais réservée à la psychologie ou à la religion. Car contrairement aux Anciens, nous ne croyons plus que la raison possède k pouvoir de réconforter. L'abstraction des savoirs modernes a plutôt quelque chose de désespérant, comme si la vérité elle-même était devenue affligeante.
Pour les tristesses ordinaires, on s'adresse donc à un thérapeute ; pour les deuils d'exception, on convoque un dieu. Le besoin de consolation est pourtant à la source de pratiques innombrables : chants, rituels, commémorations... Acte social, la consolation est une manière d'être ensemble malgré la séparation. On console une douleur que l'on ne partage pas, mais sur laquelle on cherche à agir. Il s'agit de convaincre l'autre qu'il est possible de vivre au-delà du point où cela semble impossible.
En cela, la consolation intéresse la philosophie au plus haut point. Elle entretient un rapport avec les pertes qui constituent notre temps : la disparition des anciens modèles communautaires suscite des désirs réactionnaires de restauration ou des abandons mélancoliques au ressentiment. Refusant cette alternative, ce livre plaide en faveur d'une politique de la consolation qui permette d'affronter collectivement ce qui nous manque et que l'on a tant de mal à nommer.
En pensant la consolation, on fait droit au pouvoir subversif du chagrin que ni les injonctions au deuil ni les impératifs de résilience ne parviennent à étouffer.
"notre besoin de consolation est impossible à rassasier...
...ruse de sioux des rationalistes"..mis en exergue dans le magnifique texte de Stieg Dagerman mis en musique pertinemment par les Têtes Raides - résonances..Sentiments universels et surtout un besoin ancestral. Boèce au Moyen Age écrivait un "de la consolation". Incontournables! Mais la philosophie promet le bonheur et la joie dans ses best sellers de nos jours..alors que M.Foessel fait de la métaphysique et c'est audacieux, du coup.. : sans rien promettre il nous invite à penser la souffrance de l'autre. Car c'est peut-être ce qu'il y a de plus complexe à envisager, non? Sinon, comment nous consoler les uns les autres? Ce livre est exigeant, il faut être attentif...mais il donne incommensurablement en retour.