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Jolie bourgade de l'île de Vancouver - on y accède par un bac -, Sechelt est un lieu idéal pour la retraite. Tailler ses rosiers, planter, lire aussi : pour les habitants de Sechelt, les paysages et les jours, que l'auteur nous décrit avec une rare sensualité, se fondent paisiblement dans l'attente de la fin. La police n'est pas loin du désoeuvrement. Jusqu'au moment où George Wilcox, quatre-vingts ans, fait taire un peu brutalement son voisin, Carlyle Burke, qui tenait absolument à lui dire des choses désagréables.
Le silence revenu, George s'aperçoit, sans grande horreur, que le bavard n'est plus. Que faire ? Se livrer au brigadier de police Karl Alberg qui n'a toujours pas la moindre preuve contre lui ? S'en remettre à une justice dont le pire verdict ne serait rien à côté de la mort qui vient ? Telle est la réflexion tragique et piquante à laquelle nous invite L. R. Wright dans ce roman qui reçut le prix Edgar Allan Poe en 1986.
La ruse du vieux tricheur triomphera-t-elle de l'obstination du policier pour qui l'aveu, même spontané, n'est pas preuve ? L'issue du combat resterait incertaine resterait incertaine si, suprême malice, l'auteur n'introduisait le personnage de la très libre et très belle Cassandra Mitchell, seul être capable de forcer les deux parties à conclure. Mais y parviendra-t-elle alors que tout la lie également aux deux adversaires et que, le temps passant, les évidences du début de l'été s'amenuisent ? Depuis P.
D. James, jamais auteur de romans policiers n'avait mis à tel profit l'économie d'écriture pour nous dire les ultimes angoisses de la mort qui approche.