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A l'automne d'une existence qui, pareille à une colombe, s'égayait d'avoir voltigé sur les hauteurs d'un arbre aux branches rétives, Sohahong revoyait en souvenir l'image de l'Oubangui-Chari dont la splendeur a pâli face à cette nouvelle aune de lumière qu'il découvrit sur le sol libre de l'Amérique. Il eut de la compassion pour la terre de ses ancêtres qu'il ne foulerait peut-être plus jamais de ses pieds.
Son monde s'achevait dans les bras d'un amour... les bras de Winnie. Des bras que des générations avaient façonnés pour dispenser des joies immenses. Des bras que des millénaires avaient marqués de leur empreinte pour changer la nature d'un regard... Mais, dans sa tête, une seule chose semblait tout expliquer, en cette fugue qu'il fit vers un horizon lointain... L'image de l'Abbé Charles, disparu dans un curieux accident d'avion.
Rien ne l'aurait autant éloigné de sa terre natale si ce n'était la mort de ce prêtre, dont le rêve d'une grandeur tapissait encore ses souvenirs les plus vifs : le rêve d'une dignité d'homme. C'est ce qui lui servit d'inspiration pour donner un nouveau sens à sa propre histoire.
