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Mahamat Moustapha est né à Bogo dans la zone frontalière entre le Cameroun et le Tchad. Peu après sa naissance ses parents divorcent. Il est élevé par sa tante paternelle qui lui préfère le nom tendre de Baba. Ses études secondaires achevées, il entre, en 1973, à l'Ecole nationale d'administration du Tchad. La même armée, il obtient le Grand Prix du Concoure théâtral interafricain avec Makarie aux épines (édité en 1979 par NEA/CLB).
Plus tard, à l'issue du 11e Concours, il est cette fois récompensé par le Prix spécial du jury pour Le Commandant Chaka (édité en 1983 par Hatier). A sa sortie de l'ENA, en 1975, il est nommé préfet adjoint du Chari-Baguirmi et en 1977, il bénéficie d'une bourse pour reprendre ses études à l'Institut international d'administration de Paris. Il préparait une thèse de droit international quand, en 1982, il meurt à l'âge de 30 ans, à la suite d'un accident.
Le roman qu'il nous laisse est le récit d'une amitié commencée au lycée et poursuivie jusqu'à l'âge adulte entre Haroun, musulman, fils d'un éleveur du nord du pays et Ganda, chrétien, fils d'un vétérinaire originaire du sud. L'histoire débute dans une petite ville sahélienne de province où les deux garçons sont au collège. Ils ont une quinzaine d'années. Surviennent la sécheresse (1974), le départ des garçons avec leurs parents vers la capitale Fort-Lamy en train de devenir N'djaména, le baccalauréat, l'université, la chute du dictateur Tombalbaye (1975), la guerre civile de 1979.
Les engagements politiques et les événements familiaux s'entremêlent, les prises de positions idéologiques s'affirment jusqu'à l'absurde. La parution de ce livre est importante pour le Tchad mais aussi pour l'Afrique francophone qui compte un véritable écrivain de plus.