En ce moment, je n'ai pas de chance dans mes lectures. Après mon abandon de Chez les heureux du monde d'Edith Wharton, j'abandonne cette lecture-ci, mais pour des raisons totalement différentes.
Revenons sur les raisons qui m'ont fait choisir ce livre : je ne connais les Khmers rouges que de nom, ces deux mots accolés synonymes d'un pays entier dont la population a connu la terreur. Alors lorsqu'on me propose le témoignage d'un français qui s'est retrouvé dans un camp et qui a pu en réchapper, je me suis dit que cela pouvait être intéressant.
Intéressant, le livre de François Bizot
l'est indubitablement. Il mène ici une vraie réflexion sur ce qui fait un bourreau, sur le mal et sa banalité, pourtant si caractéristique de la nature humaine. L'auteur ose montrer qu'un bourreau est avant tout un homme et il cherche ce moment clé qui fait basculer toute une vie. Pourquoi Douch aura-t-il été pour lui un sauveur alors qu'il en aura tué tant d'autres ? Comment se peut-il que la fille de François Bizot regarde Douch en pensant qu'elle n'aurait jamais revu son père s'il n'avait pas été là, alors que tant d'autres rêvent que cet homme n'ait jamais existé pour que leur propre père soit encore en vie ? La scène d'ouverture du livre est d'ailleurs très éclairante : le jeune François ne sait que faire de sa chienne suite au décès de son père et choisit de la tuer, alors qu'il l'adorait. Il aura lui aussi été bourreau et c'est bien parce qu'il endosse ensuite le rôle de victime dans les camps des Khmers rouges qu'il peut se permettre de poser ces questions que tout le monde se posent mais qui ne sont pas politiquement correctes. Trop souvent on se limite à refuser le monstre, à ne pas chercher à comprendre. Mais comprendre n'est pas synonyme de pardonner. Comprendre peut être une recherche nécessaire pour continuer à vivre.
Le problème de ce livre est le style terriblement complexe, ardu, difficile, dans lequel la réflexion philosophique perd souvent le lecteur. On se débat avec ce texte, on relit plusieurs fois une même phrase. Difficile de retrouver dans ce récit, plus proche d'un essai, la trame de l'histoire qui nous guide. J'ai fini par laisser tomber cette réflexion philosophique donc, et j'ai eu la curiosité d'aller voir à la fin, où j'ai trouvé les annexes, beaucoup plus claires, qui expliquent bien les faits.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2013/02/le-silence-du-bourreau-francois-bizot.html
Le silence du bourreau
En ce moment, je n'ai pas de chance dans mes lectures. Après mon abandon de Chez les heureux du monde d'Edith Wharton, j'abandonne cette lecture-ci, mais pour des raisons totalement différentes.
Revenons sur les raisons qui m'ont fait choisir ce livre : je ne connais les Khmers rouges que de nom, ces deux mots accolés synonymes d'un pays entier dont la population a connu la terreur. Alors lorsqu'on me propose le témoignage d'un français qui s'est retrouvé dans un camp et qui a pu en réchapper, je me suis dit que cela pouvait être intéressant.
Intéressant, le livre de François Bizot l'est indubitablement. Il mène ici une vraie réflexion sur ce qui fait un bourreau, sur le mal et sa banalité, pourtant si caractéristique de la nature humaine. L'auteur ose montrer qu'un bourreau est avant tout un homme et il cherche ce moment clé qui fait basculer toute une vie. Pourquoi Douch aura-t-il été pour lui un sauveur alors qu'il en aura tué tant d'autres ? Comment se peut-il que la fille de François Bizot regarde Douch en pensant qu'elle n'aurait jamais revu son père s'il n'avait pas été là, alors que tant d'autres rêvent que cet homme n'ait jamais existé pour que leur propre père soit encore en vie ? La scène d'ouverture du livre est d'ailleurs très éclairante : le jeune François ne sait que faire de sa chienne suite au décès de son père et choisit de la tuer, alors qu'il l'adorait. Il aura lui aussi été bourreau et c'est bien parce qu'il endosse ensuite le rôle de victime dans les camps des Khmers rouges qu'il peut se permettre de poser ces questions que tout le monde se posent mais qui ne sont pas politiquement correctes. Trop souvent on se limite à refuser le monstre, à ne pas chercher à comprendre. Mais comprendre n'est pas synonyme de pardonner. Comprendre peut être une recherche nécessaire pour continuer à vivre.
Le problème de ce livre est le style terriblement complexe, ardu, difficile, dans lequel la réflexion philosophique perd souvent le lecteur. On se débat avec ce texte, on relit plusieurs fois une même phrase. Difficile de retrouver dans ce récit, plus proche d'un essai, la trame de l'histoire qui nous guide. J'ai fini par laisser tomber cette réflexion philosophique donc, et j'ai eu la curiosité d'aller voir à la fin, où j'ai trouvé les annexes, beaucoup plus claires, qui expliquent bien les faits.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2013/02/le-silence-du-bourreau-francois-bizot.html