En juillet 1702, brusquement, une poignée de protestants cévenols entrent en rébellion. Lassés de vivre à genoux depuis la révocation de l'édit de Nantes, en butte aux humiliations et aux brimades, obligés de prier dans l'ombre et de se réunir, la nuit, au Désert, au risque d'être envoyés aux galères, voire pendus ou roués, ils prennent les armes. Parmi eux, Pierre Laporte, jeune cardeur de laine, né en 1680 au Mas Soubeyran, aujourd'hui le musée du Désert.
Il appartient à cette génération qui, au nom de la liberté de conscience, ose défier l'absolutisme du Roi Soleil. Destin fulgurant qui, de 1702 à 1704, fera de Pierre Laporte, bientôt appelé Rolland, le chef charismatique de la révolte camisarde, guérilla obstinée et souvent victorieuse, menée à travers un pays difficile, dans le froid, la faim et la souffrance. Destin éphémère, car Rolland, combattant irréductible, sera tué, le 14 août 1704, à vingt quatre ans.