En cours de chargement...
Selon Carlos Fuentes, le roman latino-américain a, depuis toujours, été investi d'une vocation historique. La floraison que le roman historique a connue ces dernières années en Amérique latine semble en faire foi. Mais à supposer que toute narration comporte un substrat mythique, celui-ci prend une acuité particulière en matière historique. Est-ce donc vraiment grâce à la fiction que l'histoire se fait mieux connaître, ou, à l'inverse, n'est-ce pas plutôt parle truchement de l'histoire que le mythe s'empare d'autant mieux du lecteur ? Question qui oriente l'analyse de quatre oeuvres majeures de la littérature latino-américaine : Yo El Supremo, de A.
Roa Bastos ; El Otono del Patriarca, de G. Garcia Marquez ; Lope de Aguirre, de M. Otero Silva ; et La Guerra del Fin del Mundo, de M. Vargas Llosa. Plus proche de la mythification que ne le dit son nom, le roman historique trouve cependant sa légitimité en s'ouvrant sur un présent en suspens. Il intègre le lecteur dans la quête d'une mémoire collective. Processus périlleux, — le domaine de choix pour l'ironie et l'humour - dont Alfredo Bryce Echenique disait qu'il est "l'arme qui permet au latino-américain de recouvrer en dernière instance la dignité perdue."