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J'ai tenté dans ce livre de savoir dans quelle mesure la philosophie de Leibniz, considérée comme l'expression ultime du rationalisme classique, peut aider à résoudre les problèmes auxquels la culture arabe est confrontée aujourd'hui. Ainsi, si le rationalisme est devenu caduc en Occident, cela veut-il dire qu'il est inutile et impraticable dans nos sociétés ? La reconnaissance de l'individualité des personnes, que la métaphysique leibnizienne a fondée par le concept de monade, peut-il être utile à une philosophie arabe qui reconnaît l'autonomie des personnes et des cultures ? Comment être leibnizien dans un pays arabe comme la Tunisie ? Sommes-nous astreints de ne voir en lui que le philosophe européen, défendant l'unification des Eglises articulée au projet d'une colonisation de l'Egypte ? N'a-t-on pas plutôt besoin, pour mieux nous situer dans le monde, de retenir de lui sa valorisation de la différence, son souci de se mettre à "la place d'autrui" , sa pensée de la conciliation, du concordat et de l'universalité ?