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"Le peuple et l'idée de norme". Un parlementaire ne saurait
saisir sans un minimum d'appréhension une telle alliance.
Inconsciemment, il pourrait avoir l'impression d'être un tiers
importun, qui aurait vocation soit à être trop proche du peuple
en ne respectant pas l'idée de norme, soit à être trop proche de
la norme, en ne respectant pas la volonté du peuple. Depuis la
Révolution, la République française a édicté une formule
parfaite unissant le Parlement, le peuple et l'idée de norme :
"la loi est l'expression de la volonté générale.
Tous les
citoyens ont le droit de concourir, personnellement ou par
leurs représentants, à sa formation" expliquent les premières
lignes de l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et
du citoyen. Dès lors, si la loi est le produit de la volonté
générale, comme la première des sources du droit selon
Rousseau, alors la loi est la première des normes. Elle doit
donc être élaborée par le peuple, par la voix de ses
représentants.
Face à la majesté de cette formule, comment
expliquer que le parlementaire puisse douter ? C'est que,
comme Jean Foyer en a été lui-même le "témoin engagé", le
20e siècle aura été le siècle de la contestation du pouvoir
législatif" B. A.