Un vieux dicton universel : " si tu veux savoir où tu vas, alors retourne-toi et regarde d'où tu viens "
Depuis ma tendre enfance, j'ai entendu parler des Chauffeurs du Lyonnais : vous savez, ceux qui pendant la Révolution Française, chauffaient les pieds des gens pour leur faire avouer où ils cachaient leur magot et aussi, ceux qui attaquaient les diligences. Mon grand-père Jean Gerin, né à Aveize le 14 décembre 1865, m'expliquait ce que son grand-père lui racontait à ce sujet, mais il me précisait que les gens n'aimaient pas que l'on en parle, car la religion, les notables et les seigneurs et même les petits paysans, étaient impliqués dans cette affaire. Ceci s'était déroulé dans la Petite Vendée Lyonnaise (nom donné par analogie à ce qui s'était passé dans la Grande Vendée). Le centre
stratégique de la Petite Vendée était Saint-Martin-en-Haut car c'est là qu'était né le chef des brigands : Pierre Grataloup surnommé en patois le petit Monsu " (" le petit Monsieur " : petit par la taille mais Monsieur dans le sens de personne importante comme un notable). Depuis quelques années, et surtout depuis que j'ai fait un travail considérable pour écrire le parcours et la vie de Vacher le tueur de bergères, beaucoup de mes lecteurs, me supplient de chercher, afin de percer ce grand mystère du " Petit Monsu ", qui parait-il, pèse de plus en plus lourd sur les gens et la collectivité de cette région, parce que depuis deux siècles, on entend tout et n'importe quoi à ce sujet. Que savait-on sur les chauffeurs du Lyonnais ? Comme trace écrite et authentique, il y a bien sûr une quinzaine de pages écrites en 1859 par Aimé Vingtrinier qui avait 47 ans à ce moment-là. Sa famille paternelle était originaire de Ambérieu en Bugey dans l'Ain, il habitait à Lyon et sa grand-mère maternelle Émilie
Martinière née Montagnat, habitait à Thurins (Rhône). Aimé Vingtrinier avait écrit ce qu'elle lui avait raconté en 1820 quand il avait 8 ans. C'est
comme ça que l'on sait avec certitude, car ceci rejoint la mémoire collective, que " le Petit Monsu " s'appelait Pierre Grataloup et était né à Saint-Martin-en-Haut. (...)