Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Depuis 1945, il est paru en France près de six cents fictions pour enfants ayant pour cadre le Moyen Age. Cette abondance s'explique de plusieurs manières....
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Depuis 1945, il est paru en France près de six cents fictions pour enfants ayant pour cadre le Moyen Age. Cette abondance s'explique de plusieurs manières. Ces textes élaborent une image de Moyen Age, vouée tout entière au déploiement de fictions convenues et répondant aux exigences de son jeune lectorat, en termes d'intelligibilité et d'éthique. Cette abondance s'explique aussi par la facilité avec laquelle ces récits s'élaborent. Recourant à tous les procédés éprouvés de la littérature de masse, ces fictions se complaisent dans le cliché, tout en entretenant une ambiguïté quant à leur vocation pédagogique, de sorte qu'elles parviennent à satisfaire les attentes contradictoires des lecteurs enfants et des prescripteurs adultes. Ces récits, superficiellement altérés par les remous du demi-siècle traversé, sont un modèle de constance formelle. Enfin ce succès des récits moyenâgeux pour enfants réside dans la figure qui la domine : celle du chevalier, héros de fiction hérité d'une tradition littéraire multiséculaire. Cette littérature pour la jeunesse est en partie constituée de réécritures, les auteurs reprenant inlassablement les mêmes personnages fondateurs : Arthur, Robin des Bois, Ivanhoé. Le chevalier bardé de fer représente tour à tour la petite enfance insouciante, la préadolescence inquiète, la maturité triomphante. Ces textes tiennent, sur l'âge adulte et sur la nécessité de grandir, un discours que les enfants (les garçons surtout ?), quelle que soit l'époque, ont toujours le désir d'entendre. Au moment où la littérature de jeunesse fait une entrée remarquée dans les programmes scolaires du premier degré, et alors que les textes officiels incitent les enseignants du second degré à choisir des récits faisant le lien avec les programmes d'histoire, cet essai tente d'analyser le phénomène "roman moyenâgeux pour enfants", d'en mettre à jour le fonctionnement et de dégager à la fois les limites et l'intérêt de ces textes.