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Plus de 300 personnes sont mortes en Côte d'Ivoire au cours de quatre grandes manifestations (2000, 2004 et 2010). On retrouve ce genre de "manifestations calamiteuses" dans bien d'autres pays africains en proie à des crises postélectorales. La compréhension de ces événements, somme toute exceptionnels, nécessite une étude approfondie du champ du maintien de l'ordre, tant au plan diachronique que synchronique.
Ainsi, ce livre retrace la genèse du maintien de l'ordre en Côte d'Ivoire et situe son origine aux années 1920. Son évolution a été marquée par une relation dialectique entre nature du régime politique et modalités d'expression des dissentiments. Une constante se dégage de l'histoire, l'utilisation des forces de l'ordre au service de la préservation du régime politique : lourd héritage colonial que les transitions démocratiques des années 1990 n'ont pu entamer.
Au plan synchronique, l'analyse de l'auteur permet de mettre en relief la doctrine policière contemporaine et rapportée aux comportements des manifestants, de comprendre la dynamique de l'émeute ainsi que la logique qui la sous-tend. La violence n'est pas une fatalité. Il est possible, à la lumière des connaissances dégagées de cette étude empirique, de proposer des solutions réalistes visant à une gestion démocratique des manifestations.
Certaines pistes sont évoquées : la constitutionnalisation des manifestations, la transformation de la culture professionnelle des policiers et l'adoption d'une stratégie de gestion des foules basée sur les techniques de la prévention situationnelle.
