Prix Polar et justice

Le livre de Daniel

Par : Chris de Stoop
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  • Nombre de pages350
  • PrésentationBroché
  • FormatPoche
  • Poids0.203 kg
  • Dimensions10,8 cm × 17,8 cm × 1,4 cm
  • ISBN978-2-267-04826-1
  • EAN9782267048261
  • Date de parution12/09/2024
  • CollectionSatellites
  • ÉditeurChristian Bourgois
  • TraducteurAnne-Laure Vignaux

Résumé

En 2014, dans le silence de sa ferme isolée, Daniel, quatre-vingt-quatre ans, est assassiné à coups de fourche par des jeunes de Roubaix qui veulent de l'argent. Ils le filment avec leurs portables puis font circuler la vidéo de sa mise à mort. Maître du journalisme d'investigation, Chris de Stoop se trouve être le neveu de Daniel. Après avoir enquêté dans le village du vieil homme, en Belgique, il décide de se porter partie civile au procès des bourreaux de son oncle.
Il ne cherche pas réparation ; il cherche à comprendre ce qui a pu mener cinq jeunes désoeuvrés au meurtre. Un paysan marginalisé, un crime impitoyable et le procès de l'indifférence : à travers l'autopsie de ce fait divers bouleversant, Chris de Stoop signe un chef-d'oeuvre dans la lignée de De sang froid de Truman Capote. "Un récit d'une noirceur et d'une beauté effarante." Libération Prix du meilleur livre étranger 2023 Prix Polar et Justice 2024
En 2014, dans le silence de sa ferme isolée, Daniel, quatre-vingt-quatre ans, est assassiné à coups de fourche par des jeunes de Roubaix qui veulent de l'argent. Ils le filment avec leurs portables puis font circuler la vidéo de sa mise à mort. Maître du journalisme d'investigation, Chris de Stoop se trouve être le neveu de Daniel. Après avoir enquêté dans le village du vieil homme, en Belgique, il décide de se porter partie civile au procès des bourreaux de son oncle.
Il ne cherche pas réparation ; il cherche à comprendre ce qui a pu mener cinq jeunes désoeuvrés au meurtre. Un paysan marginalisé, un crime impitoyable et le procès de l'indifférence : à travers l'autopsie de ce fait divers bouleversant, Chris de Stoop signe un chef-d'oeuvre dans la lignée de De sang froid de Truman Capote. "Un récit d'une noirceur et d'une beauté effarante." Libération Prix du meilleur livre étranger 2023 Prix Polar et Justice 2024

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Commentaires laissés par nos lecteurs

5/5
sur 1 note dont 1 avis lecteur
« Une vie rustique, une mort tragique »
Après une retentissante carrière de grand reporter – en 1993, son livre Elles sont gentilles, monsieur, écrit après son infiltration d’un réseau international de traite de femmes, fit tant de bruit qu’il déclencha des enquêtes parlementaires et des ajustements législatifs dans plusieurs pays –, Chris de Stoop a repris la ferme de ses parents, en plein coeur des Flandres, afin de faire perdurer un mode de vie rural en perdition. Deux ans avant cette décision, en 2014 donc, il apprenait qu’il héritait d’une autre ferme, incendiée celle-là, son oncle Daniel Maroy y ayant été sauvagement assassiné, alors qu’à quatre-vingt-quatre ans, il y vivait seul depuis bien longtemps. Depuis qu’il avait coupé les ponts avec sa famille dans les années 1990, Daniel vivait retiré dans sa ferme, ne quittant ses quatre vaches que pour se rendre au supermarché en vélo – les gendarmes lui avaient confisqué son tracteur pour défaut d’assurance –, réglant ses seuls extras – des steaks blanc bleu et des bières Rodenbach – en piochant sans se cacher dans les liasses de billets que, se méfiant des banques, il conservait sur lui et dans un tiroir de son buffet. Rien de tel pour aiguiser la convoitise de la bande de jeunes désoeuvrés, Belges et Français tout juste majeurs partageant, en cette zone frontalière voisine de l’agglomération roubaisienne – dite la plus pauvre de l’Hexagone –, leur « peu de perspectives, un milieu défavorisé, une scolarité problématique, une éducation déficiente, de mauvaises fréquentations. » Quoi de plus facile que de s’en prendre en groupe à un vieillard marginalisé, un « vieux crasseux » exclu d’un monde qu’il ne comprenait plus et qui ne le comprenait pas davantage ? Harcelé et attaqué à plusieurs reprises, Daniel fut laissé pour mort, assommé chez lui à coups de manche de fourche, jusqu’à ce qu’une semaine plus tard, pour effacer toute trace, les assassins revinssent incendier la ferme. Entre temps, ses économies devenaient motos pétaradantes, iPhones et baskets de marques, tandis que fiers de leur exploit, les assassins partageaient ouvertement la vidéo de leur méfait. Pourtant, jusqu’à l’incendie, personne au village ne s’inquiéta jamais du sort de Daniel. Mort ou pas sur le coup, il fut abandonné à son triste sort… Avec autant de sobriété que d’intelligence et d’empathie, l’auteur qui, constitué partie civile lors du procès qui eut lieu en 2019 à Mons, a pu, n’étant représenté par aucun avocat, interroger les accusés et avoir accès à toutes les pièces, raconte « La société qui exclut. Les jeunes qui ne trouvent pas leur place dans la communauté. Et la victime qui se place elle-même en dehors de la société. Chacune d’elle a contribué au drame. » La mort de Daniel est ainsi « le fruit d’une responsabilité collective », le mépris général pour un vieux marginal replié sur un mode de vie d’un autre temps ayant ouvert la voie à la violence chez les uns, à l’indifférence chez les autres. Pour s’être soustrait à la société, Daniel n’était plus, aux yeux de ses semblables, tout à fait un être humain… Alors, en même temps qu’il répond au devoir moral de redonner une voix et un visage à la victime, Chris de Stoop pointe, à travers ce tragique fait divers largement resté inaperçu du grand public, la confrontation entre deux mondes : l’un, ancestral mais moribond, de la terre et des paysans dont on ne compte plus les cas d’exclusion désespérée ; l’autre, tout autant en perte de repères dans sa fascination pour l’argent et la société de consommation. Tué pour quelques milliers d’euros et parce que sa vieille solitude marginale n’intéressait plus personne, Daniel se résume aujourd’hui à cette inscription sur sa pierre tombale : « Une vie rustique, une mort tragique », mais aussi, grâce à Chris de Stoop, à ce livre bouleversant qui dénonce le terrible manque d’empathie de la société envers ses marginaux. Coup de coeur.
Après une retentissante carrière de grand reporter – en 1993, son livre Elles sont gentilles, monsieur, écrit après son infiltration d’un réseau international de traite de femmes, fit tant de bruit qu’il déclencha des enquêtes parlementaires et des ajustements législatifs dans plusieurs pays –, Chris de Stoop a repris la ferme de ses parents, en plein coeur des Flandres, afin de faire perdurer un mode de vie rural en perdition. Deux ans avant cette décision, en 2014 donc, il apprenait qu’il héritait d’une autre ferme, incendiée celle-là, son oncle Daniel Maroy y ayant été sauvagement assassiné, alors qu’à quatre-vingt-quatre ans, il y vivait seul depuis bien longtemps. Depuis qu’il avait coupé les ponts avec sa famille dans les années 1990, Daniel vivait retiré dans sa ferme, ne quittant ses quatre vaches que pour se rendre au supermarché en vélo – les gendarmes lui avaient confisqué son tracteur pour défaut d’assurance –, réglant ses seuls extras – des steaks blanc bleu et des bières Rodenbach – en piochant sans se cacher dans les liasses de billets que, se méfiant des banques, il conservait sur lui et dans un tiroir de son buffet. Rien de tel pour aiguiser la convoitise de la bande de jeunes désoeuvrés, Belges et Français tout juste majeurs partageant, en cette zone frontalière voisine de l’agglomération roubaisienne – dite la plus pauvre de l’Hexagone –, leur « peu de perspectives, un milieu défavorisé, une scolarité problématique, une éducation déficiente, de mauvaises fréquentations. » Quoi de plus facile que de s’en prendre en groupe à un vieillard marginalisé, un « vieux crasseux » exclu d’un monde qu’il ne comprenait plus et qui ne le comprenait pas davantage ? Harcelé et attaqué à plusieurs reprises, Daniel fut laissé pour mort, assommé chez lui à coups de manche de fourche, jusqu’à ce qu’une semaine plus tard, pour effacer toute trace, les assassins revinssent incendier la ferme. Entre temps, ses économies devenaient motos pétaradantes, iPhones et baskets de marques, tandis que fiers de leur exploit, les assassins partageaient ouvertement la vidéo de leur méfait. Pourtant, jusqu’à l’incendie, personne au village ne s’inquiéta jamais du sort de Daniel. Mort ou pas sur le coup, il fut abandonné à son triste sort… Avec autant de sobriété que d’intelligence et d’empathie, l’auteur qui, constitué partie civile lors du procès qui eut lieu en 2019 à Mons, a pu, n’étant représenté par aucun avocat, interroger les accusés et avoir accès à toutes les pièces, raconte « La société qui exclut. Les jeunes qui ne trouvent pas leur place dans la communauté. Et la victime qui se place elle-même en dehors de la société. Chacune d’elle a contribué au drame. » La mort de Daniel est ainsi « le fruit d’une responsabilité collective », le mépris général pour un vieux marginal replié sur un mode de vie d’un autre temps ayant ouvert la voie à la violence chez les uns, à l’indifférence chez les autres. Pour s’être soustrait à la société, Daniel n’était plus, aux yeux de ses semblables, tout à fait un être humain… Alors, en même temps qu’il répond au devoir moral de redonner une voix et un visage à la victime, Chris de Stoop pointe, à travers ce tragique fait divers largement resté inaperçu du grand public, la confrontation entre deux mondes : l’un, ancestral mais moribond, de la terre et des paysans dont on ne compte plus les cas d’exclusion désespérée ; l’autre, tout autant en perte de repères dans sa fascination pour l’argent et la société de consommation. Tué pour quelques milliers d’euros et parce que sa vieille solitude marginale n’intéressait plus personne, Daniel se résume aujourd’hui à cette inscription sur sa pierre tombale : « Une vie rustique, une mort tragique », mais aussi, grâce à Chris de Stoop, à ce livre bouleversant qui dénonce le terrible manque d’empathie de la société envers ses marginaux. Coup de coeur.
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