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(texte provisoire) Ce premier tome d'une ouvre monumentale (une trilogie) date de 1995 et a été écrit à Paris. Il se présente comme un manuscrit retrouvé du grand poète al-Mutanabbî (915-965). La traductrice, Houria Abdelouahed présente ainsi le livre : "Al-Kitâb est un voyage à travers l'Histoire arabe, depuis la fondation du califat après la mort du prophète au VIIe siècle (de l'ère chrétienne) jusqu'à la moitié du Xe siècle.
Le Livre d'Adonis est un texte pluriel. Avec un souffle épique, il déploie de multiples étendues où s'enchevêtrent rimes et prose. Cette rupture avec le mouvement poétique classique a une valeur symbolique. Elle est fondement et fondation. Voyager à travers l'Histoire des Arabes, c'est traverser l'enfer. Non pas l'enfer de l'au-delà si bien imaginé par Dante où le blanc meurt et la lumière n'est plus, mais l'enfer terrestre des Arabes depuis l'instauration du califat.
" Il ne s'agit pas pour autant d'un pastiche, mais d'une revisitation de la poésie préislamique. Une poésie à la fois lyrique et narrative, qui évoque de nombreux événements sanglants, mais qui incite au détachement et à la sagesse. Le poète se cache et se révèle derrière ce masque historique, qu'il se donne la liberté de commenter librement, sur des colonnes séparées, avec des annotations. Un narrateur déclame des poèmes ou raconte des histoires (réelles ou symboliques, historiques ou mystiques) qui sont commentées.
Le tour de force d'Adonis consiste, comme il l'a fait dans son autre chef-d'ouvre, Chants de Mihyar le Damascène (Gallimard), à substituer à sa propre voix celle d'un autre et à charger cet autre de la conscience politique actuelle. C'est ce subtil jeu entre les époques et les cultures qui constitue tout le projet. Adonis (Ali Ahmad Saïd Esber) est né le 1er janvier 1930, à Qassabine (ou Kassibine), près de Lattaquié, en Syrie, dans une famille très modeste.
A l'âge de dix-sept ans, il publie un poème en empruntant au dieu phénicien Adonis, symbole de la renaissance végétale, son pseudonyme auquel il restera fidèle. Il publie son premier recueil à vingt-sept ans à Beyrouth où il s'est réfugié. Ce n'est qu'en 1982 que paraissent les premières traductions d'Adonis en français. Son ouvre a été couronnée de très nombreux prix littéraires, en France, en Italie, en Turquie et au Liban.