Le lézard lubrique de Melancholy Cove

J’avais lu pas mal de bons avis sur ce roman promettant un récit déjanté et des fous rires toutes les trois lignes. Le titre lui-même est encourageant. Pour le côté déjanté, j’ai été servie. L’intrigue en elle-même part dans tous les sens à partir du moment où le monstre décide de sortir de sa cavité sous-marine, réveillé par une fuite dans une conduite de déchets nucléaires. De ses parties de jambes en l’air avec un camion citerne à ses métamorphoses en caravane, il est difficile de rester insensible à l’humour de Christopher Moore, sauf si on n’aime que l’humour fin. Alors, il vaut mieux éviter ce genre de livres. Les personnages forment une belle brochette de ratés : le flic drogué à la marijuana qui ne comprend rien à rien ; le pharmacien qui fantasme sur les cétacés ; l’actrice de films Z uniquement distribués à l’étranger et qui entend une voix off ; la bande d’illuminés qui pensent que le monstre marin est un signe de l’Au-delà ; … et j’en passe et des meilleures. C’est un roman dont il est difficile de parler, car c’est plutôt une expérience à vivre pour ceux qui aiment les histoires abracadabrantes, n’ont pas peur de l’humour folledingue et un peu scabreux ou des univers déjantés et invraisemblables. Par contre, de mon côté, si j’ai apprécié ma lecture, si j’ai souri souvent et me suis parfois esclaffée, je ne peux quand même pas dire que j’ai trouvé ce roman hilarant au point d’en avoir mal à la mâchoire et d’éclater de rire toutes les dix secondes. Le récit tourne aussi parfois un peu en rond, quelques pages en moins ne lui aurait pas nui. Mais je chipote et je n’hésiterai pas à lire d’autres titres de cet écrivain.