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La mention la plus ancienne de ce couple aussi énigmatique
que paradoxal remonte à un aphorisme du VIIe siècle avant J.-
C., consigné dans un vers isolé d'Archiloque, le premier poète
lyrique grec : "II sait bien des tours le renard. Le hérisson n'en
connaît qu'un, mais il est fameux". Et son dernier avatar date
de 2002, dans l'ouvrage posthume du biologiste
paléontologue, Stephen Jay Gould, Le renard et le hérisson.
Union d'un symbolisme fluctuant. A la Renaissance, Erasme
ressuscite le proverbe grec'sous un habit latin en opposant les
multiples ruses du renard à l'unique niais imparable stratégie
du hérisson, qui se roule en boule. Au XXe siècle, le
philosophe essayiste oxfordien, Isaiah Berlin, réhabilite
l'image d'Archiloque pour distinguer deux catégories
antithétiques de penseurs et d'écrivains : les hérissons,
monistes, face aux renards, pluralistes.
Au début du XXIe
siècle Gould veut dépasser la dichotomie de Berlin et
rabibocher le renard et le hérisson, en les prenant pour
emblèmes de la divergence et de la complémentarité des
sciences et des lettres. Irène Tamba mène une véritable
enquête retraçant le parcours sinueux où se croisent des
problématiques telles que l'usage de mêmes noms pour
certains animaux terrestres et marins ou encore la
classification des animaux et leurs dénominations populaires
ou scientifiques.