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C'est un mal qui frappe sans prévenir : on rapporte des cas de convives entrés guillerets dans un restaurant, évacués, agonisants, quelques instants plus tard... Toutes les classes sociales sont touchées, et la science s'épuise à déterminer les causes de la maladie à comprendre pourquoi elle anéantit les uns et épargne les autres. Pourtant, en cette fin de XIXe siècle si riche en révolutions médicales, des équipes anglaises et allemandes finissent par isoler le vibrion cholérique, ou bacille virgule.
Reste à savoir comment lutter contre lui. Pour faire la preuve de sa théorie, selon laquelle le choléra n'est pas nécessairement mortel et peut être jugulé grâce à une bonne réhydratation, Pettenkoffer le visionnaire n'hésitera pas à se l'inoculer à lui-même, ainsi qu'à l'un de ses disciples... C'est dans ce climat d'effervescence et d'innovation que le gouvernement français, confronté à l'épidémie sur l'ensemble de son territoire, prit des mesures qui allaient inspirer la conduite à tenir dans toutes les crises sanitaires à venir, jusqu'aux plus récentes formes de grippe : encadrement de la population à l'échelle de la commune et du département, médecins désignés envoyés en mission, surveillance des déplacements, prophylaxie, obligation de soins...
