Il faut toujours rappeler l’admirable travail des jeunes maisons d’éditions qui remplissent une fonction de découvreurs que d’autres maisons plus importantes n’assument plus vraiment, se contentant de siphonner les catalogues des plus audacieux. Antigone 14 fait partie de ces éditeurs débusqueurs de talents dont les publications commencent à s’étoffer. Parmi ses récentes parutions le très beau roman de Florence Herrlemann qui à le mérite de casser votre boussole littéraire dès les premières lignes.
“Le festin du Lézard” est un roman d’une grande modernité
aux séquences narratives d’une intensité psychologique parfois insoutenables qui font paradoxalement penser à l’univers clos et impitoyable de la tragédie grecque. Oui “Le festin du Lézard” est d’une modernité antique. Isabelle vit recluse dans la propriété familiale dont elle ne sort jamais. Elle ne cesse tout au long du récit de s’adresser à son fidèle Léo, présence à la fois rassurante et silencieuse car Léo ne répond jamais, il est un miroir qui ne renvoie aucune image. Isabelle vit dans l’ombre d’une puissance tutélaire, celle de sa mère qui règne sur la maisonnée, semblant tirer chacun des fils qui animent les êtres qui habitent la propriété. Parfois des visiteurs passent, qui inquiètent Isabelle, leurs séjours sont parfois très courts, d’autres fois plus longs mais ils semblent être chaque fois les jouets de sa mère.
Que se trame t-il derrière les grilles de fer de la propriété familiale ? Pourquoi Isabelle ne doit-elle jamais franchir le mur d’enceinte ? Quelle malédiction pèse sur cette famille et plus précisément sur Isabelle ? Florence Herrlemann parvient à installer une ambiance très troublante où rêve et réalité se croisent dans un ballet tissé d’un langage parfois halluciné car les mots restent la seule arme d’Isabelle. C’est sans doute la grande force de Florence Herrlemann : savoir travailler la langue dans le creux d’une conscience dominée et qui cherche une issue dans un faisceau infernal de contraintes. Un texte écrit à la mine de plomb, un grand texte, un grand roman….
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Il faut toujours rappeler l’admirable travail des jeunes maisons d’éditions qui remplissent une fonction de découvreurs que d’autres maisons plus importantes n’assument plus vraiment, se contentant de siphonner les catalogues des plus audacieux. Antigone 14 fait partie de ces éditeurs débusqueurs de talents dont les publications commencent à s’étoffer. Parmi ses récentes parutions le très beau roman de Florence Herrlemann qui à le mérite de casser votre boussole littéraire dès les premières lignes.
“Le festin du Lézard” est un roman d’une grande modernité aux séquences narratives d’une intensité psychologique parfois insoutenables qui font paradoxalement penser à l’univers clos et impitoyable de la tragédie grecque. Oui “Le festin du Lézard” est d’une modernité antique. Isabelle vit recluse dans la propriété familiale dont elle ne sort jamais. Elle ne cesse tout au long du récit de s’adresser à son fidèle Léo, présence à la fois rassurante et silencieuse car Léo ne répond jamais, il est un miroir qui ne renvoie aucune image. Isabelle vit dans l’ombre d’une puissance tutélaire, celle de sa mère qui règne sur la maisonnée, semblant tirer chacun des fils qui animent les êtres qui habitent la propriété. Parfois des visiteurs passent, qui inquiètent Isabelle, leurs séjours sont parfois très courts, d’autres fois plus longs mais ils semblent être chaque fois les jouets de sa mère.
Que se trame t-il derrière les grilles de fer de la propriété familiale ? Pourquoi Isabelle ne doit-elle jamais franchir le mur d’enceinte ? Quelle malédiction pèse sur cette famille et plus précisément sur Isabelle ? Florence Herrlemann parvient à installer une ambiance très troublante où rêve et réalité se croisent dans un ballet tissé d’un langage parfois halluciné car les mots restent la seule arme d’Isabelle. C’est sans doute la grande force de Florence Herrlemann : savoir travailler la langue dans le creux d’une conscience dominée et qui cherche une issue dans un faisceau infernal de contraintes. Un texte écrit à la mine de plomb, un grand texte, un grand roman….
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)