Le public, il le savait, demandait une intrigue solide, les aventures en mer plaisaient, ainsi que les fantômes et mystères en mer en tous genres. Pourquoi ne pas mélanger tout cela ? Un vaisseau fantôme. La Mary Céleste. Le récit d’un survivant. A travers les brumes mouvantes de son imagination, l’image du navire avait surgi peu à peu, en parfait état, hormis quelques voiles déchirées, prenant le vent, puis s’encalminant, devenant le jouet des courants et des vents sans personne à bord. C’est ainsi qu’Arthur Conan Doyle s’autorisa à imaginer une histoire pour lever un
voile sur la disparition non élucidée du navire le Mary Céleste, fin de l’année 1872. Il contenta des lecteurs avides de sensationnel et réussit aussi à faire face à des difficultés financières. Tout le monde semblait satisfait mais c’était ignorer la famille des disparus et plus particulièrement celle du capitaine Benjamin Briggs, de sa femme Sarah et leur fille Sophy. Comment Arthur Conan Doyle pouvait –il s’accorder de telles libertés en construisant un tel récit et en tirer de substantiels profits ? Le respect des morts ou des supposés est une priorité absolue au risque de faire resurgir les fantômes du passé. Si vous posez la question, la plupart des gens vous diront qu’ils ne croient pas aux fantômes. Je le sais, j’ai demandé. Je sais aussi que, si vous insistez un peu, presque tout le monde a une histoire de fantômes à raconter. Dans une vie par ailleurs banale de dur labeur, on a constaté l’irruption dans une maison donnée, par une nuit donnée, d’un phénomène extraordinaire, inexplicable, étranger à ce monde-ci. On a entendu quelque chose : Des pas dans un escalier, des pleurs d’enfant, des chuchotements dans le couloir …Mais que se passe t-il donc quand la vie nous quitte, que la mort nous accapare ? Ces interrogations universelles trouvent des réponses bien différentes suivant les cultures, les croyances ou les gens. Certaines personnes prétendent même être en communication et communion avec les esprits des défunts et permettent de combler un vide inextricable et d’apaiser la souffrance des survivants. Violet Petra appartient à ce cercle de médium et ses prouesses attirent l’attention de quelques journalistes incrédules et méfiants. Mais qui se cache sous cette identité ?
Quel beau roman que celui de Valérie Martin ! Avec le fantôme de la Mary Celeste, elle nous fait naviguer de page en page dans des eaux à la fois troubles et limpides. C’est une plongée en apnée dans l’au-delà, mystérieuse, respectable, éphémère et une traversée des océans aussi tumultueuse que peut l’être une vie. Elle aussi s’autorise une version particulière de cette légendaire disparition mais n’est ce pas une façon de combler un vide quand la vérité semble à jamais vouloir rester engloutie dans les profondeurs ?
Sylvie LAVAINE (CULTURE-CHRONIQUE.COM°
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Le public, il le savait, demandait une intrigue solide, les aventures en mer plaisaient, ainsi que les fantômes et mystères en mer en tous genres. Pourquoi ne pas mélanger tout cela ? Un vaisseau fantôme. La Mary Céleste. Le récit d’un survivant. A travers les brumes mouvantes de son imagination, l’image du navire avait surgi peu à peu, en parfait état, hormis quelques voiles déchirées, prenant le vent, puis s’encalminant, devenant le jouet des courants et des vents sans personne à bord. C’est ainsi qu’Arthur Conan Doyle s’autorisa à imaginer une histoire pour lever un voile sur la disparition non élucidée du navire le Mary Céleste, fin de l’année 1872. Il contenta des lecteurs avides de sensationnel et réussit aussi à faire face à des difficultés financières. Tout le monde semblait satisfait mais c’était ignorer la famille des disparus et plus particulièrement celle du capitaine Benjamin Briggs, de sa femme Sarah et leur fille Sophy. Comment Arthur Conan Doyle pouvait –il s’accorder de telles libertés en construisant un tel récit et en tirer de substantiels profits ? Le respect des morts ou des supposés est une priorité absolue au risque de faire resurgir les fantômes du passé. Si vous posez la question, la plupart des gens vous diront qu’ils ne croient pas aux fantômes. Je le sais, j’ai demandé. Je sais aussi que, si vous insistez un peu, presque tout le monde a une histoire de fantômes à raconter. Dans une vie par ailleurs banale de dur labeur, on a constaté l’irruption dans une maison donnée, par une nuit donnée, d’un phénomène extraordinaire, inexplicable, étranger à ce monde-ci. On a entendu quelque chose : Des pas dans un escalier, des pleurs d’enfant, des chuchotements dans le couloir …Mais que se passe t-il donc quand la vie nous quitte, que la mort nous accapare ? Ces interrogations universelles trouvent des réponses bien différentes suivant les cultures, les croyances ou les gens. Certaines personnes prétendent même être en communication et communion avec les esprits des défunts et permettent de combler un vide inextricable et d’apaiser la souffrance des survivants. Violet Petra appartient à ce cercle de médium et ses prouesses attirent l’attention de quelques journalistes incrédules et méfiants. Mais qui se cache sous cette identité ?
Quel beau roman que celui de Valérie Martin ! Avec le fantôme de la Mary Celeste, elle nous fait naviguer de page en page dans des eaux à la fois troubles et limpides. C’est une plongée en apnée dans l’au-delà, mystérieuse, respectable, éphémère et une traversée des océans aussi tumultueuse que peut l’être une vie. Elle aussi s’autorise une version particulière de cette légendaire disparition mais n’est ce pas une façon de combler un vide quand la vérité semble à jamais vouloir rester engloutie dans les profondeurs ?
Sylvie LAVAINE (CULTURE-CHRONIQUE.COM°