Les auteurs : Renée Gouraud D'Ablancourt (1853 - 1941) dite René d'Anjou. Marie-Renée-Joséphine Meslet est née à Angers le 2 octobre 1853. Elle est la fille de René-François Meslet, propriétaire, domicilié dans cette ville au Tertre Saint-Laurent, rue Belle-Poignée n°3, âgé de soixante-treize ans, et de Julie Clothilde Emerance Perrot d'Ablancourt, son épouse, âgée de trente et un ans. Ils s'étaient mariés à la mairie du troisième arrondissement d'Angers, le 6 mai 1851.
La déclaration à cette même mairie fut faite par le père, le 3 octobre, en présence de Jean Perrot d'Ablancourt, propriétaire, ancien chef de bataillon, chevalier de la Légion d'Honneur, âgé de soixante-dix-sept ans et domicilié à Joué-Etiau. Renée Meslet deviendra Madame Gouraud d'Ablancourt en épousant un industriel. Elle passera la fin de sa vie au château de la Filotière, à La Meignanne. (Vers 1850, la maison bourgeoise de la Filotière fut agrandie et transformée à la suite d'un héritage.
Une dizaine de fermes constituaient le domaine.) Renée Gouraud s'y installe après avoir semble-t-il fréquenté la capitale. Entourée de quelques serviteurs, une "gouvernante", un couple de jardiniers pour entretenir le jardin et le parc d'un hectare, puis un chauffeur. Le dimanche, on la voyait, avec son grand châle et ses sabots, rendre visite à Monsieur Allard, le fermier de l'Oirie ; elle lui apportait des journaux et des livres et venait deviser avec lui des événements du temps, selon le témoignage du fils, Joseph Allard.
Elle eut trois enfants : deux filles et un garçon, Paul, qui vivra à Bordeaux. Une de ses filles, Madame du Tartre, habitera en Mayenne. Elle décède à la Meignanne le 13 mai 1941. Cette "brave femme" ne se contentera pas de vivre en châtelaine, elle écrira et publiera ses ouvrages sous le pseudonyme de René d'Anjou. Elle écrira "un des romans très vivants et d'une haute tenue morale, que publiaient fréquemment plusieurs périodiques et notamment le Petit Echo de la Mode".
"Madame Gouraud d'Ablancourt laisse un nombre considérable de romans, de contes, de chroniques de toutes sortes : "Une vie de la Duchesse d'Alençon", "Les souvenirs du Général de Ramigny", "Soeur Constantine d'Algérie", "Le secret d'une confession"... témoins d'un talent aimable et d'une vie entièrement consacrée à l'amour du beau et du bien" dira Henry Coutant dans sa rubrique La Vie Angevine de Paris du 18 juin 1941.
NB : L'oeuvre de Renée Gouraud d'Ablancourt est bien plus importante, et elle est aujourd'hui reconnue comme l'un de ces auteurs fournissant en masse les feuilletons que publie la presse de l'époque. Elle écrit sous son nom, mais aussi sous les pseudonymes de Perrot d'Ablancourt, ou René d'Anjou et Pierre d'Anjou... Joseph-Jean Siraudeau, dit Cyriaque de Pocé. Sous le pseudonyme de Cyriaque de Pocé, se cache l'éditeur lui-même de la toute première édition de "Pierrerit ou le drame du moulin d'Ivray", à savoir Joseph-Jean Siraudeau.
Joseph-Jean Siraudeau, éditeur-imprimeur à Angers, était l'ami et collaborateur de Madame Gouraud d'Ablancourt, qu'il avait certainement rencontrée alors qu'il était notaire de Tiercé, commune voisine du hameau du Moulin d'Ivray. Notaire épris de lettres... et de livres, puisqu'il se rend acquéreur en 1900 de l'imprimerie Lachèse, ex imprimerie Marne, une des plus vieilles imprimeries de France, qui deviendra l'imprimerie Siraudeau.