Il ne s'agit pas, à travers ces quatre chapitres, de se demander si Bataille, Proust, Jouhandeau et Genet sont " croyants " : leur œuvre, c'est clair, n'est pas " religieuse "; ils ne sont pas des théologiens mais des écrivains. Pourtant, à contre-courant de l'idée bassement reçue selon laquelle '" Dieu est mort ", ils incarnent l'étrange capacité de la littérature contemporaine à affirmer une résistance subjective qui croise en plusieurs points une très longue tradition, dans notre histoire, de contestation du monde dans le monde qu'on a souvent nommée " sainteté ". Je tente de déplier ici cette expérience subjective de traversée des apparences : ascèse d'À la recherche du temps perdu ; " athéologie ", selon Bataille, qui n'a de sens que rapportée aux théologies antérieures ; "Pur Amour ", selon Jouhandeau, inscrit entre le Singulier et l'Éternel ; juste rébellion de Genet déployée entre la richesse de l'imaginaire catholique et la nudité légère du maître soufi.
Il ne s'agit pas, à travers ces quatre chapitres, de se demander si Bataille, Proust, Jouhandeau et Genet sont " croyants " : leur œuvre, c'est clair, n'est pas " religieuse "; ils ne sont pas des théologiens mais des écrivains. Pourtant, à contre-courant de l'idée bassement reçue selon laquelle '" Dieu est mort ", ils incarnent l'étrange capacité de la littérature contemporaine à affirmer une résistance subjective qui croise en plusieurs points une très longue tradition, dans notre histoire, de contestation du monde dans le monde qu'on a souvent nommée " sainteté ". Je tente de déplier ici cette expérience subjective de traversée des apparences : ascèse d'À la recherche du temps perdu ; " athéologie ", selon Bataille, qui n'a de sens que rapportée aux théologies antérieures ; "Pur Amour ", selon Jouhandeau, inscrit entre le Singulier et l'Éternel ; juste rébellion de Genet déployée entre la richesse de l'imaginaire catholique et la nudité légère du maître soufi.