Certes, on va d'horreurs en monstruosités. Dans ces destins croisés, on ne sait à qui donner la palme du pire. Et pourtant, à aucun moment on a le désir de refermer le livre. C'est même tout le contraire qui se produit. Dès la première page, on est captivé.
Soit que la mise en tension des différentes intrigues se montre efficace, soit que le procédé d'écriture nous piège. Pollock enchaîne ,dans de longues phrase, des petites touches impressionnistes,anodines, puis crescendo, seule la dernière révèle l'ignominie. Cette mise à distance du réel établit un autre regard sur la
folie des personnages. Cette dernière devient en quelque sorte un objet esthétique. Les scènes ensanglantées de prières sont absolument hallucinantes.
Qu'on se rassure adviendra un ange exterminateur pour tout purifier.
très noir!
De la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'au année 60 Pollock nous entraîne dans une odyssée sauvage où Dieu n'est plus.
Des personnages viciés poussent leurs délires à leur paroxysme, avançant sans cesse dans un brouillard plus épais.
Une écriture brute, limpide et sans jugement, magnifique, dans laquelle on plonge avec plaisir et effroi, dans cette Amérique où c'est chacun pour soi, le diable pour tous.