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Le christianisme occidental a résisté péniblement au choc frontal de l'athéisme, puis au tranquille raz-de-marée de la sécularisation. Comment traversera-t-il l'épreuve de la pluralité et du dialogue interreligieux ? Toutes les religions se partagent désormais le même espace social. Chacune a sa valeur et la liberté religieuse est un acquis des "Droits de l'homme". Or, le christianisme, depuis 2000 ans, s'est construit sur la prétention à La Vérité révélée, unique et définitive pour tous.
Par nature, l'Eglise est missionnaire : elle existe pour évangéliser et christianiser le monde. Mais les chrétiens rencontrent d'autres vérités révélées, d'autres prétentions à l'universalité et à la mission. Comment assumeront-ils ce conflit de loyautés entre la fidélité à leur identité, qui est annonce du salut universel en Jésus-Christ, et dialogue authentique, qui implique gratuité et réciprocité ? Dans ce concert cacophonique des religions, l'Eglise a-t-elle encore quelque chose d'original à dire, sans risquer la suffisance globalisante et de nouvelles formes de domination ? La Bonne Nouvelle de Jésus fait-elle encore sens, en dehors d'un impérialisme spirituel, dont l'arrogance et la violence marquèrent vingt siècles d'histoire ? Ou bien le dialogue interreligieux encouragé par les chrétiens n'est-il pas encore une nouvelle forme de conquête après l'échec de la mission ? L'auteur pose ici les questions redoutables auxquelles vont devoir s'affronter les chrétiens confrontés à d'autres visions du monde que la leur, et qui sont souvent démunis face à la transmission d'une Mémoire désormais plurielle et parfois contradictoire.
Il montre les impasses dans lesquelles s'enferment la plupart des théologiens engagés dans ce dialogue. Il propose ensuite une relecture des grandes figures et thématiques bibliques, pour tenter de discerner comment le message de Jésus de Nazareth peut contribuer à relever ce dernier défi du christianisme.
