Le Clos-Poulet - Ses chapelles, châteaux et gentilhommières

Amand Dagnet est né le 8 mars 1857 dans la commune de Saint-Etienne au cœur du Coglais (ou Coglès), ancienne subdivision du Duché de Bretagne correspondant actuellement au canton de Saint-Brice, au nord-est de l'Ille-et-Vilaine, près de Fougères. Amand devait être le clhocu, c'est-à-dire le dernier des 5 enfants nés du mariage de Marie-Gilette et Romain installés au village du Croizé (on prononce Kerouezé). Instruit par un vicaire de la paroisse proche de Montours, il devient très vite " un peu professeur et encore un peu élève " à Evron en Mayenne, puis instituteur fonctionnaire à Laval et Sainte-Suzanne où il se marie en 1883 avec Aline Lefèvre. Il sera ensuite nommé successivement à Saint-Servan, à Ernée, de nouveau à Saint-Servan où il contribuera à la fondation de la Société Archéologique de Saint-Malo, puis à Morlaix. Il reçoit en 1889 le Grand Prix d'Honneur offert par le Président de la République pour son premier ouvrage " Le Patois Fougerais " où il fait œuvre de pionnier dans l'analyse de sa langue. Dans le même registre il compose la pièce de théâtre " La Fille de la Brunelas " et poursuit, partout où le mène sa carrière, la rédaction d'autres travaux linguistiques très approfondis (Maine, Cancale) qu'il fait alterner avec des études de folklore, science du peuple au sens étymologique du terme, ayant pour sujets les Coëvrons, les pays de Fougères et de Morlaix, le Couesnon ou la Rance. Il traitera ainsi d'égal à égal dans ces deux domaines avec les grands chercheurs de son temps : Gaston Paris, Paul Sébillot, Georges Dottin, Joseph Loth, Louis Tiercelin... Mort à Saint-Servan le 1er juillet 1933, " devenu bourgeois par circonstance ", mais " resté paysan de cœur ", Amand Dagnet a été longtemps méconnu. L'" Association du Coglais " née en 1967 par la volonté de ses habitants de tisser un lien d'interdépendance entre ses communes, la revue " Le Pays " (qui a fait paraître plus de 60, numéros sur les traditions, l'art, l'histoire de Fougères et de ses environs) et l'association " Aneit " qui se consacre à l'étude et à la promotion du gallo, ont heureusement déjà fait sortir de l'ombre cet auteur qui affirmait dès les premières pages de ce livre : " Il est certain que, le XXe siècle écoulé, l'attraction de ce que je présente à lire aujourd'hui serait déjà plus grande ".