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Il était une fois un conte obscurci, englouti par un océan de ténèbres, qui gisait tout au fond du foyer des histoires, étouffé en secret sous le gris de la cendre. Dans un pays lointain, la jeune Eugénie est mariée de force au mystérieux Roi Barbiche par son père. Commence alors pour elle un voyage aux confins du monde, qui l'entraînera dans un château rempli de noirceur. Pensé à la fois comme une relecture de Barbe Bleue, une réponse littéraire aux contes des Précieuses du XVIIIe siècle et aux romans magiques d'Angela Carter, Le chien noir s'inscrit dans une histoire féminine de la littérature.
Celle d'Anaïs Nin, de Mary Webb, en passant par les soeurs Brontë ; des autrices qui refusent l'ordre établi et le bousculent par l'expression d'un désir éclatant. La mise en lumière de l'étrangeté personnelle devient ainsi une arme d'émancipation.
Qu'est-ce qu'un monstre?
Ce qui nous fait le plus peur ce ne sont pas les monstres en eux-mêmes, mais notre incapacité à agir face à eux. Cette réécriture terrifiante du conte de Barbe-Bleue met en avant la terreur éprouvée lorsque notre destin nous est volé, cette peur de la perte de soi, de l'absence de choix, de la résignation. Fresque cruelle de la condition féminine pendant des siècles, tableau horrifique du mariage d'intérêt, fantasmagorie de la dépossession de soi, ce conte met en avant les rouages de l'appropriation de l'autre.
Un roman glaçant, porté par une écriture brute, frénétique où le merveilleux d'un (ou plusieurs) "il était une fois" est vite anéanti par l'horreur du récit qui s'en suit.