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Très étonnée d'être touchée par la peinture de Jean-Louis Bentajou dont elle n'avait jamais entendu parler (une peinture résolument abstraite qu'il n'était pas dans ses habitudes d'apprécier), Bernadette Engel-Roux a voulu comprendre la source de son émotion. Ce qui pour elle passait nécessairement par l'écriture. Il en résulte ce texte à plusieurs strates qui correspondent à chacune de ses visites dans l'atelier.
Une recherche qui, par d'autres biais, d'autres mots, rejoint celles du peintre dans ses livres. Deux textes, donc, qui se recoupent comme dans ces deux citations qui, chacune à sa façon, disent quelque chose de la démarche exigeante (et intempestive) du peintre : Les grains de la couleur vivante se pèsent au trébuchet. Comme d'une seule plume de Maât dépendait le poids de notre âme sur le plateau.
Un seul grain de couleur fait basculer le difficile équilibre, la composition secrète de ce qui n'a ni forme ni figure ni horizon que sa propre respiration. - Bernadette Engel-Roux - Penser en peinture : vivre pendant plusieurs mois en compagnie d'un essaim de couleurs, les tourner, les retourner jour après jour, les essayer l'une contre l'autre jusqu'à ce que chaque touche s'ajuste à toutes les autres.
Comme à ce moment de conjonction furtif où l'eau et le soleil entrant en coïncidence, le ventre d'un poisson, jusque là invisible, brille dans un éclair blanc. - Jean-Louis Bentajou -