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Le bonheur n'a pas d'histoire et les bons sentiments ont mauvaise presse dans le roman réaliste. Balzac s'interrogeait en 1842 sur "le difficile problème littéraire qui consiste à rendre intéressant un personnage vertueux" . Héros sans tache et femmes honnêtes, victimes innocentes et riches bienfaiteurs risquent fort d'ennuyer le lecteur et contreviennent aux exigences du roman de moeurs, qui vise à démasquer le mal caché sous les apparences du bien.
Pourtant, un récit sans pôle positif est difficile à mener. La mise en scène du bien, l'édification et l'exemplarité ne sont pas l'apanage des romanciers idéalistes et autres opposants du réalisme ; les réalistes eux-mêmes ont recours au spectacle du bien, ne serait-ce que comme repoussoir du mal. Dans un monde romanesque où le mal est devenu la norme, il peut même arriver au bien de faire scandale.