Ça commence avec Lola, la guerre, un style à fleur de peau, un nouveau Voyage au bout de la nuit quoi. Mais ensuite on change d’ambiance, de narrateur, et on respire à nouveau. Il y a aussi du Faulkner, Le bruit et la fureur, sans aucun doute, quand on entre dans la tête de Termite, handicapé mental, mais pas autant qu’on pourrait le croire. Lark et Termite c’est tous ces classiques réunis dans un seul roman, poignant, triste, bouleversant. C’est un livre très dense, qu’il faut prendre le temps de lire à son rythme pour en saisir toutes les nuances.
L’histoire de Lark et
Termite, c’est celle de deux enfants élevés par leur tante Nonie dans l’Amérique de la fin des années 50. Ce sont deux enfants qui sortent de l’ordinaire, chacun à sa façon : Lark (jeune fille au nom d’oiseau), belle jeune fille prévenante et travailleuse, et Termite, son frère handicapé, dont elle s’occupe avec dévouement (et qu’elle déplace dans son chariot, celui de la couverture, si énigmatique au tout début de la lecture). Nonie les élève comme s’ils étaient ses enfants, mais ne leur parle jamais de leur mère, et ils ignorent qui est leur père.
Tout d’abord j’ai eu du mal à entrer dans cette ambiance très sombre et à m’adapter aux sauts dans le temps. En effet on commence par le récit du caporal Robert Leavitt, pris au piège par son propre camp en plein guerre de Corée en 1950, qui ressasse ses souvenirs si vivants du temps où il était avec Lola. Puis on change de lieu, de temps, de voix, avec celle de Lark, en Virginie-Occidentale, jour-pour-jour 10 ans plus tard. Mais ensuite je me suis adaptée aux quatre voix qui se succèdent ainsi, à la surprise du lecteur, mais aussi pour un récit global beaucoup plus vaste et complexe. La polyphonie narrative apporte beaucoup à la densité du récit, puisque les événements sont décrits selon différents points de vue. L’adoption du point de vue de Termite est le plus particulier, mais aussi le plus déstabilisant. En effet le monde que perçoit Termite, certes confus, est décrit avec finesse et douceur, malgré le chaos qui règne parfois. Parce qu’en effet, on passe d’une catastrophe à l’autre, des horreurs de la guerre aux inondations qui dévastent la Virginie en 1959.
Ce qu’a créé Jayne Anne Phillips avec Lark et Termite, c’est un roman plein de sensibilité, aux personnages attachants, mais surtout très beaux. Ce n’est ni Voyage au bout de la nuit ni Le bruit et la fureur, mais un roman qui vaut tout autant la peine d’être lu. J’ai eu un véritable coup de cœur pour Termite, dont on entend la voix alors qu’il ne "parle" pas, et qui transmet une joie de vivre qui n’appartient qu’à lui.
Poignant, triste, bouleversant
Ça commence avec Lola, la guerre, un style à fleur de peau, un nouveau Voyage au bout de la nuit quoi. Mais ensuite on change d’ambiance, de narrateur, et on respire à nouveau. Il y a aussi du Faulkner, Le bruit et la fureur, sans aucun doute, quand on entre dans la tête de Termite, handicapé mental, mais pas autant qu’on pourrait le croire. Lark et Termite c’est tous ces classiques réunis dans un seul roman, poignant, triste, bouleversant. C’est un livre très dense, qu’il faut prendre le temps de lire à son rythme pour en saisir toutes les nuances.
L’histoire de Lark et Termite, c’est celle de deux enfants élevés par leur tante Nonie dans l’Amérique de la fin des années 50. Ce sont deux enfants qui sortent de l’ordinaire, chacun à sa façon : Lark (jeune fille au nom d’oiseau), belle jeune fille prévenante et travailleuse, et Termite, son frère handicapé, dont elle s’occupe avec dévouement (et qu’elle déplace dans son chariot, celui de la couverture, si énigmatique au tout début de la lecture). Nonie les élève comme s’ils étaient ses enfants, mais ne leur parle jamais de leur mère, et ils ignorent qui est leur père.
Tout d’abord j’ai eu du mal à entrer dans cette ambiance très sombre et à m’adapter aux sauts dans le temps. En effet on commence par le récit du caporal Robert Leavitt, pris au piège par son propre camp en plein guerre de Corée en 1950, qui ressasse ses souvenirs si vivants du temps où il était avec Lola. Puis on change de lieu, de temps, de voix, avec celle de Lark, en Virginie-Occidentale, jour-pour-jour 10 ans plus tard. Mais ensuite je me suis adaptée aux quatre voix qui se succèdent ainsi, à la surprise du lecteur, mais aussi pour un récit global beaucoup plus vaste et complexe. La polyphonie narrative apporte beaucoup à la densité du récit, puisque les événements sont décrits selon différents points de vue. L’adoption du point de vue de Termite est le plus particulier, mais aussi le plus déstabilisant. En effet le monde que perçoit Termite, certes confus, est décrit avec finesse et douceur, malgré le chaos qui règne parfois. Parce qu’en effet, on passe d’une catastrophe à l’autre, des horreurs de la guerre aux inondations qui dévastent la Virginie en 1959.
Ce qu’a créé Jayne Anne Phillips avec Lark et Termite, c’est un roman plein de sensibilité, aux personnages attachants, mais surtout très beaux. Ce n’est ni Voyage au bout de la nuit ni Le bruit et la fureur, mais un roman qui vaut tout autant la peine d’être lu. J’ai eu un véritable coup de cœur pour Termite, dont on entend la voix alors qu’il ne "parle" pas, et qui transmet une joie de vivre qui n’appartient qu’à lui.