L'Afghanistan n'est plus un pays. Il est devenu une blessure. C'est ce qu'Abdullah Naibi évoque dans La Virginité du Feu, à la fois cri poétique, acte de foi et oeuvre d'amour. A travers les images qui prennent place dans l'écrin de la langue et du style de l'Orient - incantations, répétitions, compléments en cascade que l'adaptation française n'a pas voulu gommer -, on pénètre petit à petit dans l'univers de la beauté séculaire, dans une atmosphère où le peuple semble magiquement se fondre au décor sous le regard du poète.
Comment peut-on conserver un tel reflet de sagesse, une telle oasis de paix au sein de l'horreur absolue qu'est la guerre ? Comment la cendre peut-elle sembler si sereine au contact du feu qui continue à couver ? Abdullah Naibi, en bon alchimiste du Verbe, entrouvre la porte de ce mystère : il "arrive, comme le parfum lavé de la pluie, entrelacé à la fièvre des chagrins rouges." Du premier au dernier verset de ce recueil, de la douleur, reflet violacé du plus cher parfum, à la prophétesse de l'éclosion, le lecteur, qui sans nul doute goûtera chaque poème, chacune de ces gouttes de souffrance et d'émerveillement, comme une prière née directement des quatre éléments, sentira cet appel simultané de la révolte et de la fascination aimante et nostalgique.
Toute oeuvre perdurable a cette double valeur de témoignage et d'intemporalité.
L'Afghanistan n'est plus un pays. Il est devenu une blessure. C'est ce qu'Abdullah Naibi évoque dans La Virginité du Feu, à la fois cri poétique, acte de foi et oeuvre d'amour. A travers les images qui prennent place dans l'écrin de la langue et du style de l'Orient - incantations, répétitions, compléments en cascade que l'adaptation française n'a pas voulu gommer -, on pénètre petit à petit dans l'univers de la beauté séculaire, dans une atmosphère où le peuple semble magiquement se fondre au décor sous le regard du poète.
Comment peut-on conserver un tel reflet de sagesse, une telle oasis de paix au sein de l'horreur absolue qu'est la guerre ? Comment la cendre peut-elle sembler si sereine au contact du feu qui continue à couver ? Abdullah Naibi, en bon alchimiste du Verbe, entrouvre la porte de ce mystère : il "arrive, comme le parfum lavé de la pluie, entrelacé à la fièvre des chagrins rouges." Du premier au dernier verset de ce recueil, de la douleur, reflet violacé du plus cher parfum, à la prophétesse de l'éclosion, le lecteur, qui sans nul doute goûtera chaque poème, chacune de ces gouttes de souffrance et d'émerveillement, comme une prière née directement des quatre éléments, sentira cet appel simultané de la révolte et de la fascination aimante et nostalgique.
Toute oeuvre perdurable a cette double valeur de témoignage et d'intemporalité.