L'objectif premier de cet ouvrage est de contribuer à une histoire renouvelée de l'océan Indien occidental, de la fin du XIXe siècle aux années 1980. Les trois villes étudiées (Tananarive, Majunga, Lourenço Marques/Maputo) sont, à ce titre, révélatrices de la richesse des mondes urbains de cette région du globe. De fait, des situations coloniales relevant de deux empires, français et portugais, sont mises en parallèle de manière inédite.
Durant les premières décennies du XXe siècle, pour la très grande majorité des colonisés à Madagascar comme au Mozambique, la ville est synonyme d'adversité. Relégués voire invisibilisés, les habitants de statut indigène subissent au quotidien les formes les plus variées d'oppression. Lieu du complexe, la ville est toutefois, sous conditions, un espace du possible voire une fenêtre sur des alternatives politiques.
En mettant l'accent sur la question du corps des citadins dans leur pluralité, à travers une analyse de pratiques spatialement situées, l'ouvrage entend relever un autre défi : celui tout aussi novateur d'une histoire sociale et culturelle qui s'ouvre sur le champ du sensible (mobilisant les sens et les affects). Il entame ainsi, à nouveaux frais, un dialogue interdisciplinaire. La ville incarnée se manifeste de mille manières : à travers les interactions les plus spontanées comme les routines les plus codifiées, par le jeu des regards, les inflexions des voix, l'expression ouverte ou plus discrète des émotions.
De fait, la ville fait coexister les univers sensoriels et affectifs les plus contradictoires. Si le sensible colonisé dit bien la tragédie d'innombrables vies diminuées, il témoigne aussi de désirs d'émancipation dont l'inexorable puissance laisse entrevoir un monde nouveau.
L'objectif premier de cet ouvrage est de contribuer à une histoire renouvelée de l'océan Indien occidental, de la fin du XIXe siècle aux années 1980. Les trois villes étudiées (Tananarive, Majunga, Lourenço Marques/Maputo) sont, à ce titre, révélatrices de la richesse des mondes urbains de cette région du globe. De fait, des situations coloniales relevant de deux empires, français et portugais, sont mises en parallèle de manière inédite.
Durant les premières décennies du XXe siècle, pour la très grande majorité des colonisés à Madagascar comme au Mozambique, la ville est synonyme d'adversité. Relégués voire invisibilisés, les habitants de statut indigène subissent au quotidien les formes les plus variées d'oppression. Lieu du complexe, la ville est toutefois, sous conditions, un espace du possible voire une fenêtre sur des alternatives politiques.
En mettant l'accent sur la question du corps des citadins dans leur pluralité, à travers une analyse de pratiques spatialement situées, l'ouvrage entend relever un autre défi : celui tout aussi novateur d'une histoire sociale et culturelle qui s'ouvre sur le champ du sensible (mobilisant les sens et les affects). Il entame ainsi, à nouveaux frais, un dialogue interdisciplinaire. La ville incarnée se manifeste de mille manières : à travers les interactions les plus spontanées comme les routines les plus codifiées, par le jeu des regards, les inflexions des voix, l'expression ouverte ou plus discrète des émotions.
De fait, la ville fait coexister les univers sensoriels et affectifs les plus contradictoires. Si le sensible colonisé dit bien la tragédie d'innombrables vies diminuées, il témoigne aussi de désirs d'émancipation dont l'inexorable puissance laisse entrevoir un monde nouveau.