En cours de chargement...
"Comme presque tous les patients, il commence sa première séance par "Je ne sais pas par où commencer."" Le docteur Olivier Rougier, "le psy", partage son temps entre l'hôpital, son cabinet et le reste de sa vie. Comme une chronique intime, il nous raconte ses consultations, son quotidien, ses doutes et ses propres fêlures. On y croise cette mère qui n'a pas vu grandir son petit garçon de trente ans, ou ce père devenu alcoolique après le départ de son fils pour la Syrie ; ces copains qui l'invitent aussi parce qu'il est "l'ami psy" ; ces collègues potaches qui rebaptisent la moitié des troubles mentaux.
Et son superviseur, "le psy du psy", qui le recadre sans ménagement. On y côtoie CD, la cardiologue qui l'accompagne dans ses nuits de garde et qui se bat, elle aussi, contre ses propres démons. Et puis il y a cette vieille dame, au demeurant charmante, qui menace de se jeter du rez-de-chaussée...
On inverse les rôles
J’ai déjà lu pas mal d’ouvrage relatant des expériences personnelles de médecins. J’ai eu les gynécologues, les urgentistes, les médecins de campagne, des villes, les débutants, les en fin de carrière, mais point encore de psychiatres. L’occasion de voir un peu comment cela mouline dans leur cafetière.
Ce livre n’est pas proprement à parler un témoignage, il est d’ailleurs estampillé « Roman », mais il n’empêche que beaucoup de choses sont autobiographiques même en ayant changé des noms, des situations… On sent le vécu, les éléments trop énormes pour avoir été inventés car il est bien connu que la réalité dépasse de loin la fiction, et c’est encore plus vrai dans le domaine médical.
Il en ressort que les plus malades ne sont pas forcément ceux que l’on croise en psychiatrie ou dans les salles d’attente. Hélas pourrait-on dire.
Plus que des tranches de vie, c’est un cheminement plus ou moins long que l’auteur nous propose. Les chapitres ne sont pas totalement déconnectés les uns des autres. Il y a un fil conducteur et cela rend ce livre plus agréable à lire.
Ce psychiatre reste un médecin, mais avec ses faiblesses qui font de lui un homme tout simplement en sus d’un homme de sciences. Je l’ai beaucoup apprécié et j’aurai sans doute aimé en rencontrer des comme lui.
Une lecture qui vous remuera un peu car il y a plus d’une situation pas drôle du tout, même si l’auteur essaie de ne pas noircir trop le tableau. L’existence est ainsi faite. Le verre n’est ni à moitié plein, ni à moitié vide. Il est les deux, mais notre façon de le percevoir peut changer d’un moment à l’autre.