Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Le port d'attache des deux auteurs - l'un est neuropsychiatre, l'autre est plasticienne - n'est ni la faculté de Géométrie ni l'Académie d'Interprétation...
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Le port d'attache des deux auteurs - l'un est neuropsychiatre, l'autre est plasticienne - n'est ni la faculté de Géométrie ni l'Académie d'Interprétation du dessin d'enfant, mais une clinique de psychiatrie institutionnelle (La Chesnaie, à Chailles dans le Loir-et-Cher). Leur cheminement improbable s'est à proprement parler effectué de conserve, chacun, " naviguant en gardant à vue ", le travail de l'autre. Au départ, une trouvaille de Will de Graaff, relevée par Claude Jeangirard : " Dans le dessin de l'enfant on voit apparaître des invariants graphiques universels dont la trace subsistera au cœur des œuvres d'art de tous les temps ". Portée à un plus haut degré de généralité, elle s'exprime ainsi : " L'objet de ce travail est de comprendre comment l'espace s'inscrit dans la subjectivité - ou manque à le faire dans la pathologie mentale -, et comment l'enfant dessinant et l'artiste parviennent à monter ensemble l'homme et l'espace. " Ainsi nolisés, les deux navires ne se sont pas refusés des détours dignes de Michel Serres, empruntant aux savoirs (psychanalyse, anthropologie, étude structurale des contes, neurologie, philosophie, psychiatrie...) juste ce qu'il faut pour nourrir une exploration constamment inventive : c'est ainsi que se tendent les voiles au vent de la liberté, autre nom du travail de la pensée.