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" Nous avons le droit de savoir ! " martèlent en 2013 les 54 000 signataires de l'appel de Mediapart, sorte de manifeste universel contre le secret. En partant des affaires Bettencourt, WikiLeaks, Snowden, notamment, Daniel Soulez Larivière propose un essai singulier qui montre les dangers de l'idéalisation médiatique contemporaine selon laquelle la transparence serait une vertu. En revisitant l'Histoire (la République romaine, l'absolutisme de Louis XIV, la Révolution française, la Ve République) et l'histoire des concepts (de Bodin à Richelieu, de Rousseau à Kant, de la " raison d'Etat " à la censure), il pointe trois niveaux de transparence qui régissent notre société contemporaine : de haut en bas (du pouvoir vers les citoyens), de bas en haut vers le pouvoir (des citoyens représentés par les médias), et horizontale entre les citoyens qui s'exposent les uns et les autres.
Mais l'exigence dogmatique de transparence fait basculer dans un monde manichéen, au rebours de la vérité, d'une part, et avec les plus grandes risques pour la démocratie et les dysfonctionnements de la justice, d'autre part. Démonstration est faite de l'ambiguïté de la notion même de transparence. Pour l'auteur, la transparence n'est pas plus une vertu que le secret. Ce sont les deux faces d'une médaille qui constituent avant tout des techniques de gouvernement, dans un exercice du pouvoir " normal " et non pas machiavélique ou totalitaire.
La politique est ainsi l'art de voiler et de dévoiler.