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Des images d'Apollo aux mappemondes figurant le réchauffement climatique ou aux photographies de la Terre vue du ciel d'Arthus-Bertrand, la Terre est devenue à la fois objet de surveillance et de savoir global, de contemplation esthétique tout autant qu'icône pop écolo. Des premières photographies en ballon à la surveillance de la Terre par satellites, se sont constituées une nouvelle culture visuelle et une nouvelle technosphère, qui enveloppent désormais la planète entière.
Cette vue " par en haut " est héritière d'une perspective privilégiée par les stratèges et chefs de guerre. Ainsi, finitude et fragilité, mais aussi hybris de contrôle représentent les deux facettes indissociables de la sensibilité environnementale occidentale. L'humanité s'est trouvée conduite à accepter la nature close et dangereusement limitée de la planète, mais cette vision de la Terre comme un " vaisseau spatial " s'est aussi accompagnée de rêves, beaucoup plus problématiques, de contrôle technoscientifique de l'ensemble de la planète.
Retraçant la genèse de la vue " par en haut " sur la terre depuis le XIXe siècle, Sebastian Grevsmühl raconte cette invention occidentale de l'environnement global. Il montre le pouvoir des images et des métaphores de créer des imaginaires globaux. À l'heure d'un dérèglement écologique du système Terre, nous avons beaucoup à apprendre d'une histoire de l'invention de l'environnement global, et de cette tension récurrente entre finitude et domination.