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La constitution d'une anthropologie du droit, avec ses
mutations internes depuis le début des années 1960, s'est
particulièrement appuyée sur l'observation des politiques et
des pratiques foncières à l'échelle de la planète, l'Afrique noire
ayant été longtemps privilégiée. Au fil de micro-découvertes
qui ont ponctué près de cinquante ans de recherches, un cadre
théorique nouveau, susceptible d'assurer la sécurité foncière
dans un contexte de développement durable, s'est ainsi
progressivement consolidé.
Il repose sur une relecture des
droits fonciers et fruitiers selon la nature des représentations
d'espaces considérées, puis il renouvelle l'analyse de la
juridicité des terres détenues "en communs" pour ensuite
examiner les conditions d'apparition et de généralisation des
régimes de propriété privée. La prise en compte de leurs
limites et de leurs contradictions conduit alors à proposer la
gestion patrimoniale comme le cadre institutionnel pertinent
pour le monde nouveau qui s'ouvre devant nous.
Pour cela, il a
fallu penser la sûreté des hommes et de leurs biens en
privilégiant la complexité, le pluralisme, la "soutenabilité" et
le changement pérenne comme contraintes propres à la
reproduction de nos sociétés contemporaines.