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L'actualité est régulièrement occupée par la question des catastrophes. Cataclysmes naturels, massacres humains ou attentats terroristes, ces désastres interrogent directement notre capacité à y faire face, aussi bien individuellement que collectivement. Dam ce contexte, la notion de trauma et plus encore l'idée de " résilience " demandent à être complétées, élargies et même dépassées. La catastrophe correspond à une rupture de la continuité existentielle de personnes, de familles et de communautés.
Plus qu'une somme de deuils et de traumatismes, elle engendre un véritable bouleversement des subjectivités, pouvant entraîner la désubjectivation de celles et de ceux qui y sont confrontés ou qui en sont témoins. Après une telle expérience du chaos, quelles sont les possibilités de resubjectivation ? Parmi tant d'autres, l'exil des Européens et des Juifs habitant le Maghreb au moment de la décolonisation est un exemple poignant de catastrophe humaine à très large échelle.
De nombreux troubles affectent durablement la vie des exilés autant que celle de leurs enfants, hantés malgré eux par un désastre qu'ils n'ont pas connu. Ascendants comme descendants craignent que, d'un moment à l'autre, un cataclysme imprévu ne vienne tout balayer, laissant un paysage dévasté et des naufragés égarés, perdus dans l'océan du temps...
