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"Etre gouverné, disait Proudhon, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni le titre, ni la science, ni la vertu." Dans cette oeuvre stimulante, iconoclaste, écrite juste avant son suicide en novembre 1977, Louis Mercier-Vega défend l'idée que, sous le nom de révolution, s'est mis en place durablement, en Amérique latine, une nouvelle forme de domination, la domination d'une classe techno-bureaucratique qui, mobilisant et manipulant les ouvriers et les paysans, s'est emparée du pouvoir d'Etat et a fait main basse sur les affaires économiques.
Désormais, l'Etat n'est plus "un Etat arbitre, mais un Etat moteur. Un Etat propriétaire et entrepreneur" - un Etat possiblement despotique sous couvert de révolution.